Pour Dominique de Villepin, ancien premier ministre, il faut construire une nouvelle relation, transparente et égale, non plus de pays à pays, mais de continent à continent Il appelle également les élites africaines à un «printemps africain» pacifique.
Les élites africaines doivent prendre la mesure de leurs responsabilités et saisir l’espoir de renouveau. Elles doivent prendre conscience qu’elles risquent un «printemps africain», à la hauteur de celui du monde arabe.
Qui se soucie aujourd’hui du sort de l’Afrique ? Depuis les attentats du 11 septembre 2001 pour les enjeux de sécurité, depuis la crise de 2008 sur les questions de développement, depuis l’échec de Copenhague sur les questions environnementales, nous sommes plongés dans une indifférence générale à l’égard de l’Afrique. […]
Pourtant, notre avenir est eurafricain. Les raisons sont économiques : la croissance de l’Afrique sera, demain, la croissance de l’Europe. De nombreuses PME de France, d’Allemagne ou d’Italie participent, par leurs activités sur ce continent, à l’émergence d’un entrepreneuriat local autonome.
Les raisons sont aussi humaines. Il y a d’ores et déjà plus de cinq millions de personnes originaires de l’Afrique subsaharienne en Europe et des centaines de milliers d’Européens en Afrique. Nos universités forment depuis plusieurs décennies une partie des élites du continent. […]
Le Monde