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Une journaliste africaine-américaine décrit la discrimination quotidienne qu’elle subit, notamment dans les magasins de sa ville. Pourtant, presque 98 % des habitants de ce pays sont Noirs !
Ce n’est pas une nouvelle : à Haïti, le noir est soit sale, soit diabolique. Il est assimilé, dans un contexte socio-économique comme le nôtre, à “ces gens-là”, ceux qui sont pauvres et analphabètes.

Pour prendre leurs distances avec le noir de leur peau, des jeunes gens subissant la pression sociale n’hésitent pas à utiliser des produits pour se blanchir et paraître plus beaux, au détriment de leur santé.

Près de 98 % des habitants de ce pays sont pourtant… NOIRS ! Et, parmi eux, MOI ! Je suis une Négresse et je n’ai pas de raisons particulières de m’en mortifier – surtout, je ne peux rien y changer.
Raison de plus pour ne pas porter l’opprobre de ma couleur. C’est aux racistes de mon propre pays de rougir.
La discrimination contre une personne africaine-américaine, dont je fais les frais quand je visite un magasin de la rue Louverture ou que je vais au supermarché de la rue Ogé à Pétion-ville, annonce-t-elle l’établissement – dans un proche avenir – d’un ordre nouveau ? Y a-t-il quelque chose que les Noirs de ce pays doivent craindre ?

Car subir le racisme à l’étranger, c’est une chose – tout aussi inacceptable, mais compréhensible. Mais le subir chez soi en est une autre.

C’est d’autant plus avilissant pour ceux qui sont derrière une telle violation qu’ils ont oublié qu’eux aussi sont “ces gens-là” ailleurs qu’à Haïti ou en Afrique. Alors, pourquoi reproduire des comportements qui les humilient et les réduisent, en dehors de toute rationalité, au rang de parias, dans un pays qui les a accueillis, qui leur a donné une patrie et qui a fait leur fortune et leur bonheur ? (…)
Courrier International

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