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En Indonésie, pays musulman le plus peuplé de la planète, certains fidèles osent avouer en avoir plein les oreilles des appels incessants à la prière, lancés de manière encore plus forte et répétée en cette période de ramadan. […]

En plus des cinq appels quotidiens, le muezzin fait craquer son haut-parleur de manière quasi-continue. Après l’appel au “sahur”, petit-déjeuner précédant l’aube, lancé vers 02h30, les récitations de Coran se suivent jusque tard dans la nuit.

“C’est très fort et le son est très irritant. Si je n’avais pas de bouchons d’oreilles, je ne dormirais pas une seule minute lors du ramadan”, déclare-t-il à l’AFP.

L’otorhino Ronny Suwento reconnaît que “le niveau sonore peut atteindre un nombre de décibels dangereux pour ceux qui vivent près des mosquées”. “Cela peut provoquer une perte auditive à long terme”, avertit-il.
Dans un pays où critiquer l’islam est largement tabou, les expatriés étaient jusqu’à présent souvent les seuls à oser faire publiquement part de leur grief. La presse fait ainsi régulièrement ses choux gras de tel ou tel étranger, exacerbé d’être réveillé par des hauts-parleurs souvent de mauvaise qualité, mêlant le larsen aux sons parasites.

Il y a deux ans, un Américain gérant des chambres d’hôtes sur l’île touristique de Lombok (est) a laissé échapper sa colère sur une mosquée voisine, arrachant le câble des hauts-parleurs. Il a été condamné à cinq mois de prison pour blasphème.

Peu avant le ramadan, un gouverneur de la province de Kalimantan-Centre, sur l’île de Bornéo, avait également demandé aux muezzin de “ne pas utiliser de hauts-parleurs lors des récitations du Coran”. “Ayez pitié des gens d’une confession différente qui veulent se reposer, avait déclaré Achmad Diran.
Mais le Conseil des oulémas, plus haute instance religieuse en Indonésie, avait opposé une fin de non-recevoir à ces appels.

“Relayer les sermons par hauts-parleurs est judicieux. Les femmes peuvent les entendre quand elles font la cuisine et peuvent ainsi être illuminées par la foi”, a répondu Nasir Zubaidi, secrétaire général adjoint du Conseil.

Metro-France

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