Lors de son 9e Congrès (du 12 au 16 juillet), Ennahdha avait préconisé de criminaliser l’atteinte au sacré. Ses députés n’ont pas tardé à passer aux actes en déposant une loi en ce sens.
Comme pour faire diversion et occuper l’opinion, de manière à détourner l’attention du public des problèmes concrets du pays et des bourdes à répétition des ministres,
Ennahdha, le parti islamiste qui dirige la coalition au pouvoir, n’a pas trouvé mieux que de déposer, mercredi, un projet de loi afin de punir l’atteinte au sacré.
«Nous avons procédé aujourd’hui même au dépôt d’un projet de loi incriminant les atteintes au sacré», a ainsi déclaré Habib Khedher, rapporteur général de la commission de rédaction de la Constitution.
Selon ce juriste et représentant d’Ennahda à l’Assemblée nationale constituante (Anc), , qui s’exprimait sur la radio Shems FM, le texte codifie les atteintes au sacré et prévoit une peine de prison allant jusqu’à deux ans et quatre ans de réclusion en cas de récidive.
Les Nahdhaouis ne perdent pas leur temps. A peine deux semaine après leur premier congrès public tenu du 12 au 16 juillet, qui avait préconisé de criminaliser l’atteinte au sacré tout en s’engageant à «garantir la liberté d’expression» (quelqu’un a-t-il décelé une contradiction dans cette position?), les voilà qui passent aux actes.
Le projet de loi dresse une liste des valeurs, lieux et objets sacrés: Dieu et le prophète Mohamed, tous les prophètes, tous les livres saints, les mosquées, les églises et les synagogues notamment. Ils n’ont pas osé ajouter les bureaux et bâtiments d’Ennahdha (assimilés récemment à des mosquées par Noureddine El Khademi, ministre des Affaires religieuses), mais au rythme où vont les choses, cela ne saurait pas tarder?
La nouvelle loi codifie également la nature des atteintes et leur degré de gravité entre «l’injure, la profanation, la dérision et la représentation d’Allah et de Mohamed», qu’interdit l’islam. (…)
Kapitalis