(Addendum du 6 août 2012)
AMIENS Nuit de violences au quartier Nord
Au lendemain de son classement en zone de sécurité prioritaire, le quartier s’est embrasé.
Des renforts sont arrivés hier soir alors que les violences reprenaient.
Bête coup de chaud comme en connaît régulièrement le quartier ? Réaction de défiance après le classement d’Amiens-Nord en zone de sécurité prioritaire ? Ou excès de colère après l’interpellation de membres du quartier ?
Hier, il était trop tôt pour comprendre pourquoi la place du Colvert, à Amiens-Nord, s’est de nouveau embrasée. Mais une chose est sûre : ces affrontements arrivent dans un contexte politique particulier.
Les premiers heurts ont éclaté samedi vers 19 h 45. Alors que la police sécurisait une intervention de pompiers, les fonctionnaires ont essuyé de nombreux jets de projectiles. L’affrontement, tout de même violent, n’a pas duré plus d’une demi-heure. Le début de soirée fut calme jusque 00 h 10 environ. À cette heure, un riverain du quartier prévient la police que les
cinq lampadaires de la place du Colvert ont été couchés au sol. La place est donc plongée dans le noir. Et comme pour attendre la police, les émeutiers embrasent alors plusieurs poubelles
au milieu de l’avenue qui traverse la place.
Quand un équipage de la BAC arrive pour reconnaître les lieux,
les policiers sont pris pour cible par une vingtaine d’individus. Ils tentent de se replier mais un autre groupe, d’une vingtaine de jeunes cette fois, les surprend. Pour se dégager de ce traquenard, les policiers doivent faire usage de leur flash-ball.
La tension monte d’un cran quand les casseurs commencent à s’en prendre à des véhicules de particuliers.
Des renforts de police arrivent alors et forment une «colonne » (50 hommes) qui doit maintenant faire front face à un groupe de 60 personnes, très nerveuses. Un face à face qui va durer plus d’une heure et durant lequel les policiers reçoivent toutes sortes de projectiles, y compris des tirs de paint-ball. Ils répliqueront à l’aide de 40 grenades lacrymogènes et 20 tirs de flash-ball avant que le calme ne revienne vers 1 h 40 du matin.
Hier, vers 17 h 45, des policiers et pompiers qui intervenaient sur un accident de quad ont de nouveau été la cible de jets de pierres. La soirée s’annonçait chaude.
Vers 19 heures, les heurts se poursuivaient alors que de nombreux jeunes au guidon de deux roues fonçaient partout dans le quartier.
Vers 19 h 30, les gendarmes mobiles ont pris position.
Ces violences interviennent 24 heures après l’annonce, vendredi, par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, du classement d’Amiens-nord (comme Chambly-Méru dans l’Oise) en Zone de sécurité prioritaire dès septembre (Courrier picard d’hier). Un dispositif «sur mesure », dont les détails de la mise en place à Amiens ne sont pas encore connus. Des effectifs de police supplémentaires sont évoqués tout comme un renforcement de la prévention.
(Addendum du 5 août 2012)
Les zones de sécurité prioritaires concernent 24 villes
Trois des 24 villes choisies sont situées en Guyane. Le reste est réparti en métropole selon des « critères objectifs de gravité », selon Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur. (…)
Les zones prioritaires sont les suivantes : la Seine-Saint-Denis (Saint-Denis, Saint-Ouen), Paris (Paris XVIIIe), les Yvelines (Mantes-la-Jolie, Mantes-la-Ville), l’Essonne (Corbeil-Essonne), la Somme (Amiens), le Nord (Lille), l’Oise (Méru et Chambly), la Moselle (Fameck et Uckange), le Bas-Rhin (Strasbourg), le Rhône (Lyon IXe), les Bouches-du-Rhône (Gardanne et Bouc-Bel-Air), Marseille (Marseille IIIe, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe), le Gard (Vauvert et Saint-Gilles), l’Hérault (Lunel et Mauguio) et la Guyane (Cayenne, Matoury, Remire-Montjoly).
Sources : Les Echos et Le Parisien
NDLR : à comparer, la carte des ZSP et celles-ci :
(Merci à alap)
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Manuel Valls a annoncé aux préfets la création des quinze premières zones de sécurité prioritaire qui seront déployées dès septembre.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé mardi aux préfets réunis Place Beauvau que quinze zones de sécurité prioritaire seraient déployées dès septembre.
Manuel Valls a signé lundi une circulaire sur la mise en place de ces ZSP dont « entre cinquante et soixante doivent être déployées en l’espace d’un an », à compter de septembre a-t-il indiqué, en présence du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Dans un premier temps, quinze d’entre elles ont été prédéfinies, « au niveau central, en fonction de critères objectifs de gravité : neuf en zone police, dont trois au sein de la police parisienne, cinq en zone gendarmerie et une en zone mixte », a précisé Manuel Valls. (…)