Depuis le début des Jeux olympiques, les critiques pleuvent à propos de Nelson Monfort, Gérard Holtz et le service des sports de France Télévisions. Et si c’était aussi parce que les exigences de parité et de diversité semblent absentes des écrans du service public à Londres ? Bruno-Roger Petit, chroniqueur au Plus, s’interroge sur la politique de la chaîne. (…)
S’agissant du sport à l’antenne de France Télévisions, en vient à faire la même constatation que celle faite par “Libération” en se penchant sur la composition des cabinets ministériels : les journalistes vedettes qui sont mis en avant par le groupe France Télévisions sont tous de sexe masculin, blancs de peau et dotés d’une moyenne d’âge élevée : 56 ans et plus, si l’on calcule à partir d’un échantillon représentatif des journalistes stars de France TV : N. Monfort (59 ans), P. Montel (59 ans), L. Chamoulaud (52 ans), G. Holtz (65 ans), J.-R. Godart (61 ans), et L. Luyat (44 ans), ce dernier faisant baisser vertigineusement la moyenne à lui seul.
Quant à la diversité, si l’on excepte la compétence affichée par Kader Boudaoud sur le football (et encore, dans la hiérarchie de la chaîne, il n’est pas le numéro 1 dans l’exercice), c’est le grand désert. Les peaux noires et/ou foncées ne sont pas à l’honneur sur France Télévisions dès qu’il s’agit d’occuper des postes de présentateurs de premier plan, voire de second plan pour traiter du sport. Il suffit pour s’en convaincre de se rendre sur le site internet de l’émission emblématique “Stade 2” : sur 13 journalistes de “l’équipe” on compte une femme et un seul représentant de ce que l’on nomme la diversité (et aucun journaliste noir(e) et/ou asiatique).
Le pire, c’est que le service public est en retard, déjà, par rapport à une concurrence privée qui, elle, depuis dix ans, s’est mise au diapason des mutations de la société française (…)
Mais les “Mimiles” ont changé ces trente dernières années : ils sont plus féminins, plus jeunes, plus divers… Le “Mimile” 2012 est aussi une jeune femme noire de trente ans, ou un jeune garçon asiatique de vingt ans, et tant d’autres encore. Et tous, sans exception, ont le droit de voir une France ouverte, vivante et présente, et pas fermée, morte et dépassée, quand ils regardent le sport sur France Télévisions, leur service public.
Le nouvel Observateur