Les agriculteurs doivent rembourser des aides indûment perçues il y a plus de trois ans.
Il y a trois ans jour pour jour, le 3 août 2009, Bruno Le Maire jetait le pavé dans la mare. Le ministre de l’Agriculture de l’époque avait admis
que les producteurs de fruits et légumes français devaient rembourser la bagatelle de 500 millions d’euros, provenant d’aides bien françaises, mais jugées illégales par la Commission européenne, sous prétexte qu’elles contrevenaient aux règles de concurrence.
Trois ans plus tard, la facture s’élève désormais à 300 millions d’euros.
Car dans l’intervalle, Bruno Le Maire a, comme il l’avait promis, bel et bien fait baisser la facture. Quelque 200 millions se sont évaporés notamment car les archives ont été perdues. Mais même diminuée, la facture reste exorbitante pour les maraîchers et arboriculteurs français, qui n’ont quasiment rien remboursé.
Quelques premiers versements ont bien eu lieu, mais pas par les producteurs. Ce sont des organisations, des coopératives, celles qui avaient un petit bas de laine, qui ont remboursé environ 30 millions d’euros en trois ans, soit 10% seulement de la dette totale.
“Pour l’instant, on n’a rien remboursé, et les sommes annoncées, on est dans l’incapacité la plus complète de les rembourser”, prévient Daniel Bouquillon, président d’une organisation de producteurs d’endives.
“On nous réclame 750.000 euros à peu près, pour cinq producteurs. C’est impossible pour nous de trouver une telle somme. Nos entreprises vont être mises en faillite très rapidement”, s’inquiète l’agriculteur. (…)