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C’est un fait : la France compte aujourd’hui six à huit millions de musulmans et, la dé­mographie aidant, ce chiffre va s’accroître dans les années à venir.
Autres faits : L’islam est la deuxième religion de France et, en nombre de pratiquants, sans doute la première. Et la population musulmane française a voté à plus de 85 % pour la gauche et l’extrême gauche, et c’est largement grâce à elle que nous avons un Président, un gouvernement, et une Assem­blée nationale socialistes.
Les deux premiers faits sont des données brutes qu’il faut assumer. Ce qui ne signifie pas qu’il faut se résigner et être aveugle. Le troisième fait est une donnée politique qui vient se superposer aux deux premières.
Bien que Nicolas Sarkozy ait adopté une inexcusable politique d’apaisement, on peut s’attendre à ce que cela s’accentue. On peut s’attendre aussi à du clientélisme électoral et à des courbettes obséquieuses. Manuel Valls s’est rendu à la Mosquée de Paris pour la rupture du jeûne un soir de ramadan ; dans un pays où est censée exister une séparation du religieux et du politique, on peut trouver cela étrange. En tant que ministre des Cultes, M. Valls va-t-il se rendre bientôt à une cérémonie chrétienne ? Ira-t-il à Notre-Dame de Paris pour la Tous­saint, par exemple ? Va-t-il se rendre dans une synagogue pour une fête juive ?
Ou doit-on en déduire que, comme dans « La ferme des animaux » de George Orwell, il existe une religion plus « éga­le » que les autres ?
Quelques jours auparavant, le même Manuel Valls s’était rendu à l’inauguration d’une nouvelle mosquée à Cergy-Pontoise. Pour un défenseur autoproclamé de la laïcité, je trouve cela à la limite de la faute professionnelle. M. Valls va-t-il se rendre à l’inauguration d’une église ou d’une synagogue dans les mois à venir ? J’en doute.
L’islam est vraiment plus égal, beaucoup plus égal, que le christianisme ou le judaïsme.
Mon amie l’islamologue Bat Ye’or a écrit des livres sur la condition de dhimmi et, si j’ai parfois trouvé de l’attitude de dhimmi chez Nicolas Sarkozy, j’en vois beaucoup chez Manuel Valls.
Non seulement Manuel Valls a inauguré la nouvelle mosquée de Cergy-Pontoise, mais il y a prononcé un discours en tant que ministre de l’Intérieur dans lequel il a répété, air connu, qu’il voulait un « islam de France », dans le cadre, air très connu, de la « laïcité à la française ».
Franchissant un pas que ses prédécesseurs n’avaient pas franchi, il a parlé de « notre culture commune », comme si l’islam faisait partie depuis des lustres du patrimoine culturel français. Il a décrit l’islam d’aujourd’hui comme « héritier de celui qui fut, pendant plusieurs siècles à Cordoue, un accélérateur de connaissances, de culture et d’acceptation mutuelle », montrant ainsi son ignorance du sujet ou son art de falsifier la réalité, car quiconque connaît l’histoire de l’islam sait que la période ainsi décrite est révolue depuis huit siècles quand l’islam s’est enfermé dans une crispation dogmatique.

Oser parler de l’islam aujourd’hui comme héritier de celui de Cordoue, à l’heure où l’islam radical déferle sur le monde, se situe, en fait, au-delà de l’ignorance et du mensonge. (…)

Les 4 vérités

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