Les mauvais indicateurs se sont multipliés en Allemagne ces derniers jours. Signe que la première économie de la zone euro montre à son tour des signes de faiblesse.
Les signes négatifs se multiplient autour de l’économie allemande. En juin, les exportations et les importations ont reculé plus que prévu, signe à la fois que les entreprises allemandes peinent désormais à trouver des marchés et que leurs niveaux d’activité les conduisent à réduire leurs achats à l’étranger. L’industrie germanique fait, du reste, grise mine. La production industrielle a chuté de 0,9 % sur un mois, là aussi un peu plus que ce qu’attendait le consensus (-0,8 %). Mardi, les commandes à l’industrie avaient également déçue, chutant sur un mois de 1,7 %.
Stagnation
Ce piètre mois de juin de l’industrie allemande ne doit pas déclencher de panique : ces trois statistiques décevantes succèdent à trois bons chiffres en mai. Mais il n’en reste pas moins que la conjoncture allemande semble faire du surplace. « Le modèle selon lequel une baisse succède à une hausse est celui que l’on connaît depuis déjà huit mois en ce qui concerne la production industrielle », rappelle ainsi Thilo Heidrich, économiste à la Postbank.
Rééquilibrage du commerce extérieur
La demande de produits allemands est clairement pénalisée par le ralentissement économique dans le reste de la zone euro, notamment par la récession italienne et la mauvaise santé de l’économie française. Les évolutions des exportations le montrent clairement. Alors que, sur un an, les ventes allemandes à la zone euro restent quasi-stables, elles progressent de 19 % vers le reste du monde. Le rééquilibrage du commerce allemand vers l’Asie notamment s’intensifie donc, mais comme la zone euro compte encore pour les deux tiers de l’ensemble de son commerce extérieur, elle pénalise fortement la croissance allemande.
Petite croissance
Plus que jamais, le salut de la croissance allemande réside donc dans la consommation des ménages. C’est cependant loin d’être acquis, car voici trois mois que les ventes aux détails sont en recul outre-Rhin. Thilo Heidrich prévoit cependant encore une progression de 0,2 % du PIB au deuxième trimestre, mieux donc que le reste de la zone euro. Le chiffre sera connu le 14 août prochain. Mais s’il ne fait pas de doute que l’Allemagne devrait demeurer au-dessus des pays du sud de l’Europe, sa croissance est désormais fortement ralentie. Et avec elle, le défi de la consolidation budgétaire et du respect de la « règle d’or » (0,35 % du PIB pour le déficit fédéral structurel au maximal) est relancé.