(…) La crainte de l’islamophobie empêche toute lutte efficace contre le racisme
On annonce cette semaine le décès de Mouloud Aounit, ancien président du Mrap. Je m’abstiendrai évidemment de toute remarque déplacée, celui-ci n’étant plus là pour se défendre. J’ai été suffisamment son adversaire de son vivant pour le laisser désormais en paix. Je me contenterai seulement de quelques remarques périphériques : certains journaux l’ont présenté comme « une grand figure de l’antiracisme », peut-être, d’autres plus thuriféraires : « comme un combattant contre le racisme ». Certainement pas. Je suis même convaincu désormais que les deux expressions sont parfaitement antinomiques.
Son compagnon de route du PCF, Pierre Laurent a poussé son sens de l’humour hilarant à déclarer « qu’il avait eu le courage de lutter contre l’islamophobie »… Mais c’est bien cette crainte de l’islamophobie qui tétanise aujourd’hui tous ceux qui veulent lutter efficacement contre le racisme.
Exemple : TV5 mardi dernier, 13h : « Nigéria : les affrontements entre chrétiens et musulmans se poursuivent » renseignement pris, on saura le mercredi que ce soit disant affrontement interreligieux a consisté pour des islamistes à assassiner 20 chrétiens dont un pasteur dans une église évangéliste.
Je parierai que ce renvoi intercommunautaire dos à dos est la conséquence aussi inconsciente que permanente du chantage à l’islamophobie.
Qui ne voit pourtant que ce ne sont désormais pas seulement les juifs ou les chrétiens qui en font les frais : le génocide des noirs non arabes au Darfour, la chasse aux noirs en Libye, la mise en esclavage des noirs mauritaniens (voir un précédent article), Al Qaida au Mali, quel est l’antiraciste professionnel qui aura le courage de dire la souffrance des populations noires sous le joug arabo-islamiste ? (…)