Ça s’agite toujours dans la police. Après avoir manifesté à plusieurs reprises partout en France, des « Policiers en colères » ont créé, à Lyon, le lundi 25 juin, le Collectif Libre et Indépendant de la Police (CLIP). Objectif : trouver un nouveau moyen de (re)donner de la voix lors de la rentrée sociale, en marge des syndicats désunis.
Le 21 mai, pour la septième et dernière fois, une cinquantaine de policiers s’était rassemblée devant la préfecture du Rhône, comme dans d’autres grandes villes de France.
Ces « policiers en colère », comme ils se sont nommés, manifestaient suite à la mise en examen pour homicide volontaire d’un policier qui avait tué, le 25 avril dernier, un délinquant en fuite à Noisy-le-Sec. Quelques jours avant, le 11 avril, le décès d’un de leurs collègues à Chambéry, tué en service par des cambrioleurs, avait soulevé une très vive émotion.
Mais l’affaire de Noisy-le-Sec n’a servi que de « révélateur » du malaise qui couvait dans la police. D’où la multiplication de ces rassemblements sauvages avec, parfois, de sortie, uniformes et véhicules sérigraphiés.
Débordés par leurs bases, les syndicats-ennemis de la police nationale ont tenté, chacun de leur côté, d’encadrer la contestation, en appelant à des rassemblements, avec des mots d’ordre sensiblement différents.
Unité SGP Police (majoritaire, rattaché à FO, réputé proche de la gauche) dénonçait la « politique du chiffre » tandis que Alliance (rattaché à la CGC, classé à droite) demandait la mise en place de la « présomption de légitime défense ».
Un collectif ou un nouveau syndicat ?
Sur Facebook ou par téléphone, les messages se sont multipliés contre la « récupération » par les syndicats et pour demander la création d’une coordination.
C’est à la suite d’une rencontre le 9 mai à la préfecture du Rhône, avec le représentant du préfet, que les principaux meneurs lyonnais ont proposé l’idée de se constituer en association « pour asseoir une légitimité ».
Rapidement, une pétition a circulé dans les commissariats de Lyon pour savoir qui serait intéressé. En quinze jours, selon les instigateurs de l’association, 1200 signatures ont été recueillies. (…)
Rue 89