Fdesouche

A l’occasion de la célébration du centenaire de son aviation militaire, le président russe a promis l’achat de 600 nouveaux avions et de 1.000 nouveaux hélicoptères d’ici 2020. Près de 100 milliards d’euros vont être dépensés dans la modernisation de l’armée de l’air.

Sukhoi T-50 Maksimov

L’heure n’est pas au réchauffement entre la Russie et l’OTAN. Par conséquent, Vladimir Poutine poursuit sa volonté de convertir ses pétrodollars en nouveaux avions de combat. Dimanche, le président russe annonçait devant les hauts gradés que le renforcement les capacités de l’armée de l’air était une « priorité clé du gouvernement » et que ce corps aura une part croissante dans les forces armées. Il a aussi réitéré son intention de dépenser quelques 100 milliards d’euros dans le programme de modernisation de l’armée de l’air, soit un cinquième du total des dépenses consacrées à la défense.

Drones et Bombardiers stratégiques

Le président russe a cité deux priorités pour les dépenses : les drones (avions sans pilote) et les bombardiers à long rayon d’action (ou stratégiques).

En juin dernier, le dirigeant russe avait déjà expliqué que les drones étaient « le domaine le plus important du développement de l’aviation. Nous avons besoin de tous les types de drones : en particulier d’attaque et d’exploration ». Un chiffre avait été avancé : près de 10 milliards d’euros d’ici 2020.

La Russie poursuit des négociations avec Israël, très en pointe sur ce segment, pour, comme l’expliquait alors le vice-premier ministre Dmitri Rogozine, « une coopération en matière de technologies afin de créer un appareil qui puisse être utilisé aussi bien chez nous que chez eux, et même pour une commercialisation dans des pays tiers ». Le président veut aussi qu’un nouveau bombardier stratégique soit développé. « Il est impossible de prolonger indéfiniment l’exploitation des appareils actuels », a déclaré Vladimir Poutine, tout en ajoutant qu’il fallait « tout de même moderniser les [bombardiers] Tu-160 et Tu-95 porteurs de missiles stratégiques ».

Modernisation de l’infrastructure

Le chef d’Etat a souligné que la modernisation des aérodromes et les autres infrastructures militaires étaient en cours. De nouvelles bases aériennes sont créées. Vladimir Poutine a fixé comme objectif que le taux de technologies aéronautiques actuelles dans l’équipement de l’armée de l’air atteigne 70%. Le budget accordé par le gouvernement à l’achat de nouveaux avions a fondu au point que l’armée n’a pu acquérir qu’une poignée d’appareils durant les années 90. Les achats ont lentement repris durant la fin des années 2000, tandis que les constructeurs russes d’avions MiG et Sukhoi étaient réduits à jouer des coudes sur les marchés internationaux pour survivre. Le général en chef de l’armée de l’air Viktor Bondarev a indiqué sur les ondes de la radio « Echo de Moscou » que 180 nouveaux appareils iront rejoindre ses aérodromes militaires dès cette année. Un record absolu dans l’histoire de la Russie.

Controverse

Si les priorités définies par le président font consensus, des voix critiques émergent sur la manière dont le budget militaire est dépensé. Le chasseur polyvalent de 5ème génération T-50, toujours en développement et sensé rivaliser avec le F-22 Raptor, a été qualifié de « canard ne sachant ni bien voler ni bien nager » par l’ancien commandant en chef de l’armée de l’air Piotr Deïnekin. Si c’est le cas, le T-50 est bien parti pour neutraliser une grande partie du budget militaire russe.

La Tribune

Fdesouche sur les réseaux sociaux