Le président allemand commémorera dimanche 26 à Rostock l’anniversaire des émeutes racistes d’août 1992. Les autorités sont loin d’avoir fait ce qui fallait, depuis, pour enrayer les violences contre les étrangers, dénonce l’éditorialiste d’un grand quotidien allemand. (…)
Il y a vingt ans, l’Etat s’est rendu coupable d’une indifférence criminelle. Il y a vingt ans commençaient les manœuvres d’intimidation qui expliquent pourquoi aujourd’hui encore l’ex-Allemagne de l’Est n’accueille pratiquement pas d’étrangers. Depuis les journées d’émeutes racistes de Rostock-Lichtenhagen, entre le 22 et le 26 août 1992, les étrangers savent qu’ils ne sont pas les bienvenus en ex-Allemagne de l’Est.
Un territoire interdit aux étrangers
Les intimidations n’ont jamais cessé.
Aujourd’hui, les minorités visibles – c’est-à-dire non blanches – représentent 1% seulement de la population en ex-Allemagne de l’Est.
A l’exception de Berlin, le territoire de l’ancienne république communiste n’abrite presque pas d’étrangers. La plus grande réussite des néonazis en Allemagne n’est pas d’avoir réussi à entrer dans des assemblées régionales, mais d’avoir fait de l’ex-Allemagne de l’Est un territoire interdit aux étrangers. En vingt ans, l’Etat et les responsables politiques n’ont pas réussi à changer ce climat. (…)
Courrier international