Informations et reportages se sont succédé dans les journaux français lors du mois de jeûne, visant à donner des musulmans et de leur culture une image positive. Mais, pour le quotidien panarabe Al-Hayat, cette façon de faire est à côté de la plaque.
Les musulmans de France n’ont plus besoin de se tourner vers des médias arabes pour connaître les dates du mois de ramadan ou de la fête du sacrifice [Aïd-el-Kébir ou Aïd-el-Adha]. Les médias français remplissent désormais largement cette mission.
Depuis quelques années, en effet, radios et télévisions se mobilisent à chaque début du mois de jeûne, précisant qu’il dure du lever au coucher du soleil, qu’il est le mois des visites en famille, du pardon et bien sûr aussi des tables croulant sous les victuailles. Ils n’oublient pas non plus d’agrémenter leurs journaux d’une minute et demie de reportage dans une famille de Français musulmans, présentant sa culture et ses valeurs, insistant sur la notion de “solidarité” entre les individus au cours de ce mois. Puis, à la fin du ramadan, c’est la fête de la rupture du jeûne, “la fête la plus importante de l’islam”. On montre alors comment cela se passe, de Marseille à la banlieue parisienne. Certains médias agrémentent ces exposés d’une enquête dans un pays musulman.
A l’instar du discours officiel qui a cours à Paris, les médias font ainsi preuve d’une volonté de plus en plus évidente de donner une image respectable des musulmans.
Cela obéit au désir de rapprocher les cultures qui cohabitent en France et de faire connaître “l’autre”, quitte à verser dans les simplifications, à rester à la surface des choses et à laisser de côté les questions essentielles. Mais cette vision ne correspond pas à celle qui est le plus largement partagée, et qui voit les musulmans avec un mélange d’indifférence, de méfiance et d’hostilité. (…)
Courrier International ( Merci à chris3818919 )