Les autorités belges envisagent de nouvelles mesures pour limiter ces étudiants français qui affluent en Belgique parce qu’ils ne réussissent pas à intégrer les filières de leur choix dans notre pays, comme l’orthophonie, où les Français représentent jusqu’à 90% des effectifs. Éric Verhaeghe, l’ancien Président de l’APEC (l’Association pour l’emploi des cadres), s’interroge sur la sélectivité de nos filières et sur la politique d’accueil étudiants étrangers qui proviennent majoritairement de nos anciennes colonies.
D’une certaine façon, l’université française s’est spécialisée de façon outrancière dans l’accueil des étudiants africains, qui représentent près de 40% de la masse de ses étudiants étrangers.
Globalement, près de 10 000 jeunes Français émigrent chaque année en Belgique pour accéder à des formations qui leur sont fermées en France. La Belgique a bien tenté d’instaurer des quotas de Français, mais la Cour Européenne de Justice les a interdits en 2011. Et il ne reste au ministre belge de l’Enseignement Supérieur, M. Marcourt, qu’à proposer leur instauration à nouveau, pour 2013, selon un sens confondant du respect du droit communautaire.
Il existe deux lectures possibles de ces épiphénomènes comiques.
Dans la lecture optimiste, les Français peuvent se féliciter du niveau de leurs études universitaires qui instaure une sélection telle qu’une partie de la jeunesse tente sa chance à l’étranger faute de pouvoir réussir dans son propre pays. […]
Dans la lecture pessimiste, au contraire, l’invasion des universités belges par les étudiants français constitue un double signal d’alarme qui corrobore les conclusions du classement de Shangai: l’université française ressemble de plus en plus à une baleine échouée sur les plages académiques mondiales. […]
Pire encore, les 250 000 étudiants que la France reçoit ne peuvent guère donner l’illusion que l’université française soit réellement attractive. En effet, la grande majorité de ces étudiants provient de nos anciennes colonies pour qui la France continue à constituer une sorte de débouché naturel. Près de 25% des étudiants étrangers qui viennent en France sont marocains, tunisiens, algériens ou sénégalais. […]
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