La tuerie de Toulouse représente un tournant dans la prise de conscience du danger de l’islamisme en France : oui, il existe bien des terroristes islamistes de nationalité française. Nous le savions d’ailleurs, sans vouloir l’admettre, depuis l’affaire Kelkal. Or les rejets de l’esprit extrémiste ne se développent pas sans qu’existe un terreau fertile.
Ce terreau n’existe pas seulement au sein de l’intégrisme militant ; c’est bien pourquoi les réactions des institutions musulmanes ont été si décevantes pour ceux qui ignorent tout de la nature de l’islam, c’est-à-dire de son armature : le Coran.
Sachons le reconnaître : il n’y aura pas de progrès dans les relations entre juifs et musulmans sans analyse objective de l’assise de nos relations : il faut avoir le courage d’ouvrir les yeux et d’explorer au laser les données religieuses.
Il faut donc enfin oser définir ce terreau : c’est l’étude intégrale, pas seulement intégriste, du texte sacré de l’islam ; celle aussi les documents qu’il inspire, comme la charte du Hamas, qui revendique hautement son inspiration coranique. Or cette charte n’est pas celle d’une petite secte locale gazaouite : c’est la charte de l’immense mouvement intégriste des Frères musulmans, qui arrive au pouvoir dans une grande partie du monde arabo-musulman, non sans conséquences universelles :
pour beaucoup de fidèles, partout, les opinions des Frères sont en passe de devenir un logiciel de référence. Or le Coran et cette charte, lus, enseignés et propagés avec la fidélité que tous les intégrismes, tous les piétismes ont accordé partout et de tout temps à leurs textes fondamentaux, sont des textes férocement anti-juifs, dans lesquels la violence est loin d’être rejetée.
Qu’on en juge par quelques citations, extrêmement restrictives par rapport à un corpus beaucoup plus large :
”Dis à ceux qui ont reçu l’Ecriture : Pourquoi nous fuyez-vous avec horreur ? Est-ce parce que nous croyons en D., à ce qui nous a été donné d’en haut et à ce qui nous a été envoyé antérieurement, et que la plupart d’entre vous sont des impies ? Dis-leur encore : Vous annoncerai-je en outre quelque chose de plus terrible relativement à la rétribution que D. leur réserve ? Ceux que D. a maudits (les juifs), ceux contre lequel Il est courroucé, qu’Il a transformé en singes et en porcs, ceux qui adorent Thagout, ceux-là sont dans une situation plus déplorable et plus éloignés du sentier droit. Coran, 5 :59-60.
Faites la guerre à ceux qui ne croient point en D. ni au Jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce qu’ont défendu D. et son apôtre, et à ceux d’entre les hommes des Ecritures qui ne professent pas la vraie religion. Faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils payent leur tribut de leurs propres mains et qu’ils soient soumis. Coran, 9 :29.
Enfin une Hadit (parole du Prophète, citée dans l’Article 7 de la charte du Hamas) : Le Prophète, qu’Allah le bénisse, a dit : « Le Jour du Jugement dernier ne viendra pas avant que les musulmans ne combattent les juifs, quand les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres. Les rochers et les arbres diront, O Musulmans, O Abdallah, il y a un juif derrière moi, vient le tuer. »
Ces paroles terribles sont portées par l’armature même de la foi musulmane, elles relèvent pour l’orthodoxe musulman de la révélation et de la volonté divines. Il en résulte que, pour les piétistes de l’islam, la haine des juifs peut devenir un acte de foi et pour certains une ardente obligation.
Que nos amis chrétiens ne s’imaginent pas être à l’abri de ces propositions violentes en raison de leur foi propre : les chrétiens ne sont pas oubliés par le Coran; leur foi en l’incarnation en fait des blasphémateurs ;
et le christianisme lui-même est une imposture: ”Ils (les juifs) ont inventé contre Marie un mensonge atroce. Ils disent : « Nous avons mis à mort le Messie, Jésus, fils de Marie, l’apôtre de D. ». Non, ils ne l’ont point tué, ils ne l’ont point crucifié. Un autre individu qui lui ressemblait lui fut substitué”. (Coran, 4 :171). (…)
CRIF