Ils seraient plus de 20.000 migrants subsahariens en Algérie. Noirs,souvent clandestins et en général chrétiens, ils affrontent l’hostilité populaire, vivent dans la précarité, subissent plusieurs formes d’injustices. Les enfants sont particulièrement cruels avec eux.
Hadj Mohamed, nigérien, semble bien intégré dans la société. Son secret ? Etre musulman. Ce qui est loin d’être le cas de la majorité des immigrés subsahariens installés dans le pays.
«Kahlouch (noir en dialecte algérien), moussekh (sale), nigro (nègre) va-t-en !».
Il ne faisait que passer. Derrière lui, une dizaine de petits garçons rient, persiflent et raillent. Le jeune homme s’arrête et les défie du regard. Les enfants lui font face sans oser s’approcher et continuent de chantonner leurs insultes: «nigro, nigro!» […]
C’était il y trois semaines à Alger, capitale d’un pays où on a du mal à accepter l’étranger et encore moins à l’aimer, surtout quand il n’est pas Européen. La scène est d’une banalité qui ne choque plus. Presque une routine pour les Chinois et les Subsahariens, de plus en plus nombreux en Algérie. […]
«Les gens sont convaincus que nous avons tous le sida, que nous sommes des trafiquants de drogue et des descendants des tirailleurs sénégalais des troupes coloniales», lâche Stanislas sur un ton impassible, un Tchadien installé à Alger depuis cinq ans. […]
«Il y a du racisme en Algérie, comme partout ailleurs mais il est vrai que les enfants sont particulièrement violents avec nous dans les rues», raconte Hadj Mohamed, cinquantenaire confortablement assis sur l’une de ces chaises qui se louent à l’heure dans la célèbre place square port Said d’Alger.
Slate Afrique