Il faut dire que les musulmans de France et d’Europe plus globalement sembleraient se distinguer de plus en plus de la tradition religieuse opérée dans leur pays d’origine. En France, elle est d’abord marquée par une plus grande pratique de la religion.
Ainsi, les musulmans de France sont de en plus nombreux à pratiquer les préceptes de l’islam. Un sondage Ifop, dévoilé en 2011, révèle une hausse des pratiques cultuelles chez les musulmans. 71 % d’entre eux suivent le jeûne du Ramadan, soit 11 % de plus que le même sondage réalisé en 1989. Ils sont également plus nombreux à se rendre le vendredi à la mosquée : 25 % contre 16 % en 1989. Une assiduité encore plus visible chez des jeunes nés dans des familles musulmanes, qui se réapproprient leur religion d’origine et n’hésitent pas à la mettre en avant.
Stéphane Lathion, coordinateur du GRIS (Groupe de recherche sur l’islam en Suisse) a pu en faire l’observation. Dans son ouvrage Islam et modernité – Identités entre mairie et mosquée (Desclée de Brouwer, 2010),
il remarque judicieusement que « les anciens, les migrants de premières générations qui, souvent, sont restés influencés par l’islam de leur pays d’origine, par l’aspect ethnique du groupe d’appartenance et par une vision craintive vis-à-vis du reste de la société, sont en train d’être remplacés par une nouvelle génération qui investit le champ associatif en revendiquant à la fois son appartenance à l’islam et sa citoyenneté européenne».
« Souvent, la première langue parlée du jeune musulman n’est plus la langue de ses parents, mais bien la langue de la société dans laquelle il vit », souligne-t-il.
Cette nouvelle génération a soif de revendication et se tourne vers le religieux comme pour affirmer son identité. (…)
Zaman