Le ministre de l’Intérieur a désavoué la sénatrice-maire PS Samia Ghali, qui avait lancé l’idée. L’UMP et le FN ont réagi.
«hors de question que l’armée puisse répondre à ces drames et à ces crimes. Il n’y a pas d’ennemi intérieur» à Marseille.
Libération
La sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali, appelle à un recours à l’armée pour lutter contre le trafic de stupéfiants dans les quartiers nord de la ville, jeudi dans un entretien à La Provence, alors qu’un nouveau règlement de comptes mortel est survenu mercredi soir.
“Aujourd’hui, face aux engins de guerre utilisés par les réseaux, il n’y a que l’armée qui puisse intervenir. Pour désarmer les dealers d’abord. Et puis pour bloquer l’accès des quartiers aux clients, comme en temps de guerre, avec des barrages. Même si cela doit durer un an ou deux, il faut tenir”, affirme l’élue dans le journal.
“Ca ne sert plus à rien d’envoyer un car des CRS pour arrêter des dealers. Quand dix d’entre eux sont arrêtés, dix autres reprennent le flambeau. C’est comme combattre une fourmilière”, ajoute Mme Ghali, dont les arrondissements dont elle est la maire viennent d’être classés parmi les Zones de sécurité prioritaire (ZSP) du ministère de l’Intérieur.
“Après ce nouvel été sanglant, il faut que les vérités soient dites. Je pense que les autorités ne mesurent pas la gravité de la situation. Les tueries qui se succèdent à Marseille deviennent une attraction médiatique nationale”, déplore-t-elle.
La sénatrice socialiste s’élève avec véhémence contre ceux qui, dans les rangs de la gauche, réclament la dépénalisation de la consommation de cannabis.
“Je ne supporte pas ces pseudo-gauchos-intellos-bobos qui vous disent que fumer un chichon ce n’est pas grave. Moi, j’ai grandi dans une cité, je sais ce que c’est que les dégâts de la drogue”, dit-elle.
Un homme de 25 ans a encore été tué d’une rafale de Kalachnikov mercredi soir dans les quartiers nord de Marseille (14e arrondissement), portant à 14 le nombre de personnes tuées dans des règlements de comptes depuis le début de l’année dans la ville (19 dans la région marseillaise).
“La vérité, c’est qu’aujourd’hui, le premier employeur des jeunes dans certaines cités, c’est le trafic de stupéfiants. La drogue fait vivre des familles entières. Les armes prolifèrent. On se tue pour un oui ou pour un non. Si rien ne bouge, on se dirige tout droit vers un système à l’américaine, avec des gangs qui se font la guerre sur des territoires où la loi n’a plus cours”, conclut la sénatrice-maire.
Elle souhaite aussi un retour “d’une forme de service militaire” permettant aux jeunes de sortir de leur quartier “pour apprendre la discipline” et “découvrir un autre univers, une autre réalité que celle de la cité”.
Source 1 – Source 2
Merci Lilib + Augier Boward + Philippe le Bel