Fdesouche

Fin août, l’annonce du rachat du château de Gevrey-Chambertin, en Bourgogne, par un magnat des salles de jeux de Macao a provoqué un bel émoi en France. L’histoire offre, il est vrai, un condensé des peurs et des fantasmes de l’époque : le déclin économique et une certaine impuissance de la France face à la mondialisation, la prolifération et l’appétit de tycoons asiatiques toujours plus nombreux, la perspective décrite il y a deux ans par l’écrivain Michel Houellebecq d’une France dépouillée de ses outils de production, transformée en musée, vouée au tourisme et aux activités de loisir financées par des intérêts étrangers.
Y a-t-il lieu de s’alarmer de l’affaire de Gevrey ? Hautement prévisible, elle traduit une réalité qui n’a cessé de s’affirmer ces dernières années : les grands vins français sont devenus les plus recherchés et les plus chers des grands crus. Elevés au rang d’icônes par le succès planétaire des notes du guide Parker, les crus classés de bordeaux, les châteauneufs et, dans une moindre mesure, les grands bourgognes ont fait la fortune et le régal depuis vingt-cinq ans des intermédiaires britanniques et des consommateurs américains.
(…)
Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux