Le maire de la ville avait annulé un spectacle de Dieudonné en 2009. Le maire avait interdit la tenue du spectacle de l’humoriste dans un arrêté évoquant le risque de troubles à l’ordre public. Le tribunal a jugé cette décision illégale et exigé des dédommagements pour les préjudices financiers et artistiques subis par l’humoriste polémique. Le tribunal de commerce de la Rochelle a condamné la société d’économie mixte gérant le palais des congrès de la ville, l’Espace Encan, à verser plus de 40 000 euros à l’humoriste au titre de préjudices d’image et d’ordre financier.
Dans un jugement rendu le 31 août, le tribunal condamne la société gérant la salle à verser 20 000 euros à la société de spectacles de Dieudonné, Bonnie Productions, «en réparation du préjudice tenant à l’impossibilité de donner une représentation dans la ville de La Rochelle depuis 2009». Elle condamne également cette société à lui verser 12.316 euros «en réparation du préjudice financier issu de la non vente des places du spectacle», à 10 000 euros de versement au titre «du préjudice d’atteinte à l’image et à la notoriété artistique» et enfin à 1170 euros «en réparation du préjudice financier issu de la non vente de DVD à l’issue du spectacle».
Le maire (PS) de la ville Maxime Bono a pour sa part précisé que la ville ferait appel de cette décision, jugeant inacceptable la condamnation liée à l’atteinte à l’image de Dieudonné. «Cette condamnation de la ville de La Rochelle pour préjudice moral à l’égard de monsieur Dieudonné est inadmissible, puisque le préjudice c’est bien lui qui nous le fait subir en banalisant des idées nauséabondes», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Dans la ville qui a connu un maire comme Léonce Vieljeux exécuté à 84 ans au Struthof en déportation (…) on ne peut pas admettre qu’on ait demandé un tonnerre d’applaudissements comme l’avait fait Dieudonné à l’égard de monsieur Faurisson dans un spectacle où un technicien portant une tenue rayée de déporté juif venait remettre à Monsieur Robert Faurisson (l’historien révisionniste) la médaille de l’insolence».
Le Parisien