Les îlots occupés par l’Espagne, situés au large du Maroc, sont devenus depuis quelques jours la nouvelle cible des immigrants clandestins. Faciles d’accès, ces presqu’îles sont « indéfendables » par le gouvernement espagnol. C’est ce que soutient le journaliste espagnol Ignacio Cembrero dans une analyse publiée, dimanche, sur le site d’El Pais.
Plusieurs îles situées au large du Maroc sont aujourd’hui sous souveraineté espagnole. Pour Ignacio Cembrero, journaliste au quotidien espagnol El Pais et spécialiste des relations maroco-espagnoles,
« tous ces territoires sont indéfendables face à une vague d’immigration ou encore à une marche nationaliste marocaine, à moins que Rabat ne s’en occupe, en les arrêtant comme elle l’a fait cet été à Melilia ».
L’Espagne « vulnérable »
Dans son analyse, publiée dimanche 2 septembre, le journaliste met, en effet, l’accent sur la vulnérabilité de l’Espagne face à une quelconque arrivée d’immigrés clandestins sur ces îles. Les soldats réguliers espagnols, chargés de veiller sur ces îles, « ne sont pas prêts à contrer l’immigration clandestine », estime Cembrero. « D’où le fait que le ministre de l’Intérieur Jorge Fernandez Diaz avait annoncé en juillet dernier, à Melilia, son intention d’envoyer une unité de la Guardia Civil sur les îles Zaffarines, mais les protestations de Rabat l’avaient obligé à ajourner “sine die” sa décision », explique-t-il.
« Les officiers de l’armée ne pourraient pas non plus freiner le débarquement d’immigrants, mais seulement le canaliser », ajoute le journaliste soulignant que « ces îlots ne sont pas Sebta et Melilia ». Ces enclaves espagnoles sont en réalité « protégées par une double clôture, placée sous la surveillance de la Guardia Civil, et dont la hauteur avait été augmentée en 2005 pour atteindre les 6 mètres », rappelle-t-il. (…)
Yabiladi
Les forces de l’ordre espagnoles et marocaines ont délogé conjointement, dans la nuit de lundi à mardi, des dizaines de migrants installés sur un îlot espagnol désert et les ont renvoyés pour la plupart au Maroc, mettant fin à un casse-tête pour Madrid.
Des mineurs et des femmes ont été conduits ailleurs en territoire espagnol. “Les autres ont été délogés à l’aube”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Garde civile espagnole, expliquant que l’opération avait été menée “conjointement” par l’Espagne et le Maroc, “sans aucun incident”. “Simplement, nous avons délogé (les migrants) de l’îlot car c’était un danger que ces personnes restent là”, a-t-il ajouté.
Les autorités marocaines ont fait état auprès de l’AFP de deux blessés légers. Mais le ministère espagnol de l’Intérieur a nié tout incident: “la plupart des migrants ne voulaient pas aller au Maroc mais il n’a pas été nécessaire d’employer la force et il n’y a
pas eu de débordement”. (…)