Via leur nouvelle association, plusieurs habitants de Garbejaïre ont lancé une procédure contre le futur lieu de culte devant le tribunal administratif de Nice
C’est un quartier qui fonctionnait très bien avant. Mais depuis ce projet, beaucoup d’habitants de Garbejaïre ne se disent plus bonjour. La mairie a cassé la cohésion sociale en imposant sans concerter. Encore une fois, nous ne sommes pas contre le fait que les musulmans disposent d’un lieu de culte. Mais il n’a rien à faire en plein cœur du quartier. Au milieu des habitations… »
Plus de deux mois et demi sont passés depuis le vote, en conseil municipal de Valbonne, de la délibération sur la salle de prière de Garbejaïre. Pour autant… la colère ne retombe toujours pas dans les rangs des opposants. Bien au contraire. Cette mosquée, comme ils l’appellent, Claude Medori, Paul Lambin, Georges Gourdin, Patrick Lineau et d’autres n’en veulent pas. Et ils sont prêts à tout pour l’empêcher de voir le jour.
« Bien vivre à Garbejaïre »… sans salle de prière
Ainsi, ces dernières semaines, ils n’ont pas chômé pour mettre des bâtons dans les roues de ce projet qui prévoit de mettre à disposition de l’association des « Musulmans de Valbonne » l’ancien restaurant interentreprises de la rue Henri-Barbara.
Première étape de leurs grandes manœuvres : la création d’une association. Baptisée « Bien vivre à Garbejaïre-Valbonne » et présidée par Claude Medori, elle est, tout entière, destinée à la lutte. Par son intermédiaire, les membres ont ainsi pris un avocat, Me Renaud Broc.
Et ils se sont lancés dans la bataille juridique. En déposant, devant le tribunal administratif de Nice, un recours pour excès de pouvoir contre la délibération signée par le maire. « Le recours est fondé sur deux moyens, argue le conseil. Tout d’abord, nous estimons que la mise à disposition du local est contraire aux principes de la loi de séparation des Églises et de l’État datant de 1905. Car ce texte interdit toute subvention de culte, or c’est exactement ce que fait la municipalité en louant la salle à moindre coût et en exonérant l’association de paiement en échange de travaux. Ensuite, nous pensons que la réalisation de cette salle de prière va causer des troubles à l’ordre public. Cela va forcément générer des nuisances sonores lors des prières et des célébrations. Et cela va causer des problèmes de stationnements dans une zone déjà surchargée. »
Six cents signatures
Reste que ces arguments, auxquels les protestataires croient dur comme fer, ne seront pas étudiés par la juridiction administrative avant des mois. Aussi, les opposants ne s’en contentent pas. Ils multiplient notamment le porte-à-porte pour rassembler le plus de monde autour de leur grogne. « On les a invités à écrire au maire et on a fait circuler une pétition, confesse la présidente. Nous avons déjà récolté plus de 600 signatures. Beaucoup de personnes sont choquées par la décision de la municipalité. S’il le faut, on descendra tous dans la rue pour faire entendre notre voix. »
Nice Matin