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Ils dénoncent la venue de sociétés “boîtes aux lettres” qui cassent les prix, avec une main-d’œuvre étrangère pas chère. Grosse menace sur les artisans du bâtiment.
Voilà le message qu’a fait passer hier à Montpellier la Capeb, leur organisation professionnelle.

“Au rythme où c’est parti, nos entreprises risquent de disparaître, toutes, d’ici 2015”

, ont martelé Patrick Issaly, le président régional de la Capeb, et Francis Mezzone, son président héraultais.
Les artisans du bâtiment dénoncent l’arrivée massive de sociétés qui cassent les prix et raflent tous les marchés, au nez et à la barbe d’entreprises artisanales locales. En apparence, ces nouveaux concurrents sont bien sous tous rapports, ont leur siège dans la région – au moins le temps de remporter le marché – “mais ce ne sont que des sociétés boîtes aux lettres”, assurent les deux présidents.
Les collectivités qui confient des marchés publics à ces sociétés n’y voient que du feu. “Elles sont représentées sur place par un chef d’entreprise, un ingénieur et un chef de chantier. Tous présentent très bien. Mais, une fois le marché décroché, elles font venir des salariés de pays comme la Lituanie, la Bulgarie ou la Roumanie.
De plus, quand le chantier est terminé, elles leur font payer les frais de transport, de nourriture, d’hébergement, une fois que ces salariés sont rentrés chez eux”, expliquent les deux représentants professionnels. À l’arrivée,

les ouvriers de ces sociétés boîtes aux lettres n’ont donc gagné que “3 € à 5 € de l’heure”. Alors qu’un salarié coûte, dans une entreprise artisanale locale, près de 35 € de l’heure.

“Près de 8 000 emplois menacés dans la région” Patrick Issaly, Capeb
Sur le marché des particuliers, ce serait pire. Les clients sont directement démarchés, et même sur les parkings des grandes surfaces de bricolage. Les propositions qui leur sont faites sont alléchantes. Une fois qu’un chantier est accepté, les travaux sont réalisés, là aussi, avec une main-d’œuvre à bon marché, à l’abri des contrôles indésirables avec la porte cadenassée.

“Le temps que dure la procédure judiciaire pour pouvoir pénétrer dans le logement, le chantier est fini. Et ces sociétés recommencent ailleurs”, enrage Francis Mezzone. La crise aidant, ces pratiques se répandent. “Ce système s’installe et nous pourrit la vie”, ajoute-t-il. “A cause de lui, 7 000 à 8 000 emplois sont menacés dans la région“, estime Patrick Issaly.

Midi Libre

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