Les hommes qui ont tué l’ambassadeur américain en Libye, Christopher Stevens, “ne sont pas seulement des criminels, ce sont des imbéciles”, juge l’écrivain Bernard-Henri Lévy, en saluant la mémoire de ce jeune diplomate, “l’un des artisans secrets de la libération” du pays.
“Cet homme jeune, brillant diplomate en même temps qu’homme de terrain courageux, était l’un des meilleurs amis de la Libye et l’un des artisans secrets de sa libération”, écrit-il dans une tribune à paraître dans Le Monde et transmise aujourd’hui.
Quatre Américains, dont l’ambassadeur en Libye, ont été tués hier soir, jour du 11e anniversaire du 11-Septembre, dans une attaque contre leur consulat à Benghazi par des hommes armés en colère contre le film “Innocence of Muslims”, qui se veut une description de la vie du prophète Mahomet. Il est signé par un Israélo-Américain, Sam Bacile, qui décrit l’islam comme un “cancer”.
“Les imbéciles ont gagné”
“Ce pays que Christopher Stevens a tant défendu, cette ville de Benghazi qu’il a contribué à sauver et qu’il aimait, lui auront été fatals”, poursuit Bernard-Henri Lévy, en rappelant leur soutien commun et passionné à la révolte populaire contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, “de Paris à Benghazi puis Washington”.
“Dix ans après (le journaliste américain, ndlr) Daniel Pearl, cet autre Américain respectueux, lui aussi, des peuples arabes et musulmans, et admirateur, tout comme lui, des lumières de l’islam, il aura été victime du même fanatisme, du même aveuglement barbare et tragique”, ajoute BHL.
“Les Américains ont perdu un ambassadeur. Les Libyens ont perdu un compagnon et un ami. Les imbéciles ont gagné”, conclut-il.
Le Figaro