Mathieu Laine, directeur d’Altermind, «Société d’études et de conseil spécialisée dans l’optimisation des stratégies d’entreprises et de gouvernements» et enseignant à Sciences Po, appelle la droite à une «révolution de la pensée» qui «puiserait plus dans Tocqueville, Constant, Bastiat». Il vient de publier le Dictionnaire du libéralisme.
Une droite plus orléaniste, plus humaniste, qui renoncerait à ses tentations solidaristes et dénoncerait clairement les impasses du Front national, de ses valeurs et de son inepte programme économique. Pour tout cela, il va falloir tuer le père. Mais n’est-ce pas ainsi que l’on devient adulte ?
Elue confortablement en 2007 sur une promesse de rupture, la droite a perdu, en 2012, de ne l’avoir réalisée. Aujourd’hui, elle doit véritablement rompre non seulement avec les vieilles recettes qui ont creusé son tombeau, mais également, et avant cela, avec son logiciel intellectuel. […]
Comprendre, par exemple, avant de se précipiter dans la surenchère fiscale pour combler des trous budgétaires, ce dont a besoin un entrepreneur pour construire, créer des emplois et avoir envie de le faire en France. Percevoir que de nouvelles solidarités s’orchestreront, avec plus d’efficacité, le jour où l’on ne dépensera plus, comme aujourd’hui, près de 600 milliards de dépenses sociales par an (ce qui n’est tout simplement plus tenable). […]La France n’est pas une vieille femme mourante, mais une belle adolescente enfermée dans sa chambre, qui n’a plus confiance en elle, a peur des autres comme d’elle-même, alors qu’elle regorge de capacités
Le Monde