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Le Brésil offre l’image, trompeuse, d’une société si métissée que la couleur de peau ne compte pas. Mais les discriminations envers les Noirs sont aujourd’hui telles que des quotas sont mis en place.
Premier pays esclavagiste d’Amérique, le Brésil a été également la dernière nation du continent à décréter l’abolition de l’esclavage, le 13 mai 1888. Une époque où Rio et ses faubourgs représentaient la plus grosse concentration urbaine d’esclaves depuis la fin de l’Empire romain. Plus de 40 % de la population. […] En avril, les dix juges de la Cour suprême ont fait sensation en prenant position pour la discrimination positive dans l’enseignement supérieur. A l’unanimité, les hauts magistrats décidaient que les quotas raciaux à l’université étaient constitutionnels et corrigeaient «la dette sociale de l’esclavage». Des dizaines de spécialistes avaient été auditionnés et le jugement a été retransmis en direct à la télé.
Quatre mois plus tard, le 7 août, le Sénat vote une loi obligeant les institutions fédérales de l’enseignement supérieur à réserver 50 % de leurs places à des élèves provenant de lycées publics. […] Dans la pratique, la loi impose une combinaison sociale et raciale, un mixte astucieux prenant en compte les particularités locales. Elle réserve près de 25 % du total des places des universités fédérales aux étudiants dont le revenu familial est égal ou inférieur à 1,5 fois le salaire minimum (933 reais, 360 euros environ). Le quart restant étant alloué aux étudiants en fonction de l’autodéclaration de la couleur de peau. A charge pour les universités de faire en sorte que les proportions de Noirs, Métis et Indiens soient – au minimum – égales aux proportions de la répartition raciale de l’Etat dans lequel elles se trouvent. […] Le Monde
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Complément :

« La célébration du métissage brésilien masque mal l’officieux apartheid racial et social qui régit les grandes villes. La démocratie brésilienne multiraciale est un mythe. Au Brésil, il n’existe pas de lois ou de règles racistes mais une hiérarchie des couleurs dans l’inconscient ». Lire l’article

 

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