Quinze hommes seront jugés à partir de mardi en région parisienne. Ils sont accusés d’avoir organisé ou participé à des “tournantes” entre 1999 et 2001 sur deux adolescentes.
Longtemps tue, l’affaire éclate au détour d’une agression, à l’automne 2005: tabassée dans la rue par M.D. pour un regard de travers, N.P. s’ouvre auprès des policiers. Elle leur raconte que son agresseur faisait partie de garçons qui la violaient plusieurs années auparavant. Un calvaire qui, selon elle, a duré six mois en 1999. La jeune fille explique n’avoir jamais porté plainte «par peur de représailles».
Au fil des investigations, les policiers mettent au jour les agissements passés d’une vingtaine d’adolescents accusés d’avoir asservi N.P. et une autre jeune fille, dans un «système» de tournantes, quelques années plus tôt.
Marquée par la vie, usée psychologiquement, N.P. a 16 ans quand elle est violée une première fois au dernier étage d’une tour de la cité par un garçon à peine plus âgé qu’elle. Un viol commis dans un maelström de rires, de violences et de menaces proférées par un groupe d’adolescents spectateurs.
N.P. déclarera aux enquêteurs avoir dès lors subi «quotidiennement» des actes similaires des mêmes individus. Dans des caves, des parkings, des appartements, l’adolescente assure aux enquêteurs être devenue «l’objet sexuel» de garçons qui, selon ses termes, vont se conduire comme «des chiens enragés». Elle en identifiera une vingtaine, dont quinze comparaîtront devant les assises.
Au fil de leurs investigations, les enquêteurs découvrent l’existence d’une autre jeune femme, A.B., qui expliquera avoir été aussi victime «de tournantes» en 2000 et 2001 à Fontenay, avec parfois les mêmes protagonistes, la même violence, la même peur et la crainte de représailles. Les agresseurs présumés, pour la plupart en liberté sous contrôle judiciaire, nient les viols, assurant que les deux plaignantes étaient consentantes.
Soupçonné d’être un des leaders du groupe, M. D., aujourd’hui trentenaire, est détenu à Fresnes dans le cadre d’une autre procédure qui lui vaut une mise en examen pour l’assassinat de sa compagne et l’enlèvement et la séquestration de son petit garçon en février 2010.
Le Progrès
Merci à Aurelius