Jeudi soir, une violente agression s’est déroulée à la Reine de la Pizza, en témoignent les taches de sang encore visibles sur la terrasse et la porte vitrée du restaurant. Peu avant 21 heures, deux individus sont entrés à l’intérieur pour dîner. Reconnaissant l’une d’elles, impliquée dans une première agression à caractère raciste survenue en octobre 2011, Stéphane, le serveur, leur explique qu’il ne pourra pas les servir en raison de la plainte qui est en cours. Un véritable déferlement de coups s’est alors abattu sur lui devant les clients médusés à l’intérieur de la salle et une jeune mineure venue chercher des pizzas à emporter, tétanisée par la scène. Un client est très vite intervenu pour l’aider. À ce moment, le deuxième individu a voulu sortir un couteau de sa poche. Madeleine, la propriétaire est alors arrivée avec une machette qu’elle utilise en cuisine et un bâton. Après lui avoir asséné un coup-de-poing, l’un des agresseurs s’en est saisie et l’a utilisée contre le serveur, le blessant à la main, à la tête et au coude assez gravement. Les clients présents ont réussi à fermer la porte vitrée pour le protéger d’un dernier coup qui a coupé net la poignée en métal. Un troisième individu, arrivé en voiture à toute vitesse leur a permis de prendre la fuite.
La propriétaire témoigne : «Nous avions déjà eu à faire à cette personne il y a 10 mois et avions déposé plainte. Jeudi soir l’individu n’a pas hésité à dire lorsqu’on le lui a rappelé : On est là pour çà justement et on est 4 ! Il est clair pour nous que ces individus sont venus avec la ferme de nous nuire et de se venger. Nous ne serions peut être plus là si nous avions été seuls dans le restaurant. À notre grand regret et celui des clients, les gendarmes que nous avons appelés plusieurs fois ne sont pas intervenus. Ce sont les pompiers qui ont fait les premières constatations lorsqu’ils ont pris en charge Stéphane à 22 h 30 pour le conduire à l’hôpital et les clients sont restés avec moi pour m’aider à fermer et me protéger. Ils se trouvent même qu’en s’enfuyant, nos agresseurs se sont rendus directement à la gendarmerie pour porter plainte contre nous ! Aujourd’hui nous avons peur. Avec 9 jours d’ITT et 30 jours d’arrêt de maladie pour Stéphane, le restaurant restera fermé jusqu’au recrutement d’un nouvel employé et que Stéphane puisse être présent à mes côtés, je suis trop effrayée pour ouvrir seule».
La Dépêche
Merci à Antibarbare