Jeudi, les magistrats de la cour d’appel de Montpellier, qui entendaient Akim Ben Mimoun, mis en examen pour tentative d’homicide involontaire, ont décidé de le garder derrière les barreaux. Il était recherché depuis plus de deux ans pour une fusillade sanglante ayant mis le quartier de la Devèze en émoi. Le 3 septembre dernier, au volant d’une Golf, Akim Ben Mimoun a tenté en vain d’échapper à un contrôle de police à Montpellier. Rattrapé par la Bac, il est depuis en détention, et devrait prochainement s’expliquer devant le juge d’instruction, sur cette funeste soirée du 12 mars 2010, où les balles ont sifflé à Béziers.
Mardi matin, cet homme déjà condamné neuf fois a demandé à la cour d’appel de Montpellier sa remise en liberté. En livrant au passage, pour la première fois, sa version des faits sur ce soir où l’on a frôlé l’émeute à la Devèze, lorsqu’un groupe de gitans et des jeunes d’origine nord-africaine se sont violemment affrontés, incendiant au passage une voiture. Avec quelques dommages collatéraux : un blessé grave par balle et un infirmier qui passait par là en voiture, touché par un projectile ayant ricoché sur son appui-tête. “C’est un miracle qu’il n’ait pas été tué sur le coup” note le président.
“Ils sont arrivés à 80 personnes, avec des couteaux et des haches, ils voulaient me tuer” raconte Akim Ben Mimon. “C’est vrai que je les ai insultés. Après, ils se sont mis à tirer, et moi, j’avais pas peur de mourir. Mon frère me disait que c’était des balles à blanc, et là, je vois l’autre s’effondrer à côté de moi.”
Selon lui, l’origine de cette furieuse séance de tirs n’a rien à voir avec les “rivalités communautaires” envisagées au départ de l’enquête. A contrario, il ne s’agit là que d’une sombre histoire de famille, liée à sa copine, membre d’une famille gitane. “J’ai croisé son cousin qui m’a dit : “je te dis plus bonjour. Depuis que tu es avec ma cousine, tous les arabes du quartier s’accrochent à mes cousines.”” L’affaire se règle à coups de poing, dans un premier temps, avant que les familles ne s’en mêlent, et que la fièvre s’empare de tout le quartier. “Il aurait été intéressant de recueillir vos explications, mais vous avez disparu dans la nature” souligne le président Masia. “C’est vrai que j’ai eu peur de cette très grande famille de la région” explique Akim Ben Mimoun.
Midi Libre