Le s témoins de la scène sont unanimes : les faits ont été aussi rapides que violents. C’est le 1 er septembre que Valentin Lemberger fait un tour de rayons avec sa compagne dans le magasin la Foirfouille, au sud de Chalon. Alors qu’il sort du magasin, le portique retentit. La caissière appelle à plusieurs reprises le couple qui ne répond pas et se dirige vers la voiture.
« J’ai eu peur… »
Là, ils sont rattrapés par le père du gérant qui ouvre la portière conducteur et tente de sortir l’homme du véhicule. Mais le client met le contact et enclenche la marche arrière. Avec sa porte restée ouverte, il percute le père du gérant qui s’affale et passe sous la portière. Puis il percute une deuxième personne, le gérant, qu’il blesse sérieusement : bras fracturé, opération chirurgicale et 90 jours d’arrêt. Après de courtes recherches -le véhicule avait été identifié par les témoins- les policiers mettent la main sur le conducteur, au domicile de sa compagne.Et à la barre du tribunal comme lors des différentes auditions, Valentin Lemberger avance une tout autre version. De portique qui sonne ou de caissière qui appelle, il n’y en a pas. Mais une fois au volant de sa voiture, voyant surgir deux hommes, il a eu peur : « J’ai cru que c’était un car jacking, qu’on voulait voler ma voiture. Alors j’ai mis le contact, j’ai eu peur… » Il se défend, mime par de grands gestes les faits et accuse les témoins de mentir. Il va même énerver le président du tribunal, lorsqu’en se tournant vers la substitut du procureur, il lâchera un virulent : « Vous, ne cherchez pas à m’embrouiller, je connais ma version ! » Une version quelque peu assombrie par le passé judiciaire du prévenu. L’homme est bien connu de la justice avec plusieurs mentions au casier judiciaire dont une condamnation criminelle prononcée en assises. « Il me semble que les éléments vont dans le sens de la culpabilité du prévenu », note le parquet qui s’appuie sur les témoignages de clients. Elle demandera 1 an de prison avec maintien en détention.
Faire naître le doute
Maître Uzan, dans sa plaidoirie, tentera de faire naître le doute. Pour lui, « il n’y a pas d’intention de commettre des violences. Les deux gérants sont arrivés comme des malades sur la voiture. Mon client a eu peur. » Et le conseil de mettre aussi dans la balance le statut de son client : « Je pense que s’il n’appartenait pas à la communauté des gens du voyage, s’il était comme tout le monde, je pense qu’on aurait pas chargé la situation. » Pour l’avocat c’est clair : il s’agit d’un accident, non d’un fait volontaire. Une thèse de l’accident qui n’a pas convaincu le tribunal lequel a suivi les réquisitions : un an de prison avec maintien en détention.
JSL