Le rapporteur spécial de l’ONU est formel : la torture reste courante au Maroc
Coups de poing, coups de bâton, décharges électriques, brûlures de cigarettes ou encore agressions sexuelles… Voilà quelques-uns des cas de torture relevés par le rapporteur des Nations unies.
Accompagné d’un médecin légiste, Juan Mendez, a rencontré des dizaines de Marocains dont certains portaient encore les marques de ces actes de torture. Ces pratiques ne sont plus systématiques comme dans les années 1980, mais elles restent fréquentes, selon le rapporteur. Elles sont particulièrement mises en œuvre pendant les interrogatoires pour arracher des aveux et surtout lorsqu’il s’agit de personnes soupçonnées de menacer la sécurité nationale comme après de grandes manifestations par exemple.
Autre manquement relevé par le rapporteur de l’ONU, le refus presque systématique des juges d’enquêter sur les allégations de tortures. Enfin, si la loi marocaine garantit l’accès à un avocat, dans la pratique les détenus ne voient jamais de conseiller juridique avant 24heures d’interrogatoire, voire davantage. Autant d’exemples qui montrent que le Maroc a des efforts à faire encore pour être un véritable Etat de droit. Ce rapport préliminaire devrait en tout cas satisfaire les organisations marocaines de défense des droits de l’homme qui, depuis des années, tentent de se faire entendre sur ce sujet, mais sans succès.
El Watan