Un protocole international visant à pénaliser le blasphème. C’est ce que souhaite proposer, cette semaine, le président Susilo Bambang Yudhoyono aux Nations unies.
Après avoir dénoncé l’usage de la violence lors de la manifestation devant l’ambassade des États-Unis de Jakarta la semaine dernière, le chef d’État a néanmoins fait part de son intention de sensibiliser la communauté internationale à la notion d’atteinte au sacré. L’objectif, selon Carool Kersten, conférencier au King’s College de Londres et spécialiste de l’Islam, serait «d’amender la Déclaration universelle des droits de l’homme condamnant l’insulte ou l’offense faite à une personne, afin de l’étendre au respect de la religion». […]
Pour cet universitaire, le discours viserait également à détourner l’attention des problèmes liés au non-respect des droits de l’homme en Indonésie. «Le pays a été épinglé par la Commission des droits de l’homme des Nations unies pour les abus liés à ses propres lois anti-blasphème, ironise le spécialiste britannique. Ces dernières ont été jugées cruellement discriminatoires à l’encontre des minorités religieuses, notamment chiites et ahmadis – une secte de l’islam -, ou des athées.» […]
Le Point