Il n’existe aucune statistique permettant d’évaluer l’ampleur de ce que dénonce Jean-François Copé, mais les sociologues s’accordent pour dire qu’en France, les Blancs ne sont pas touchés par la discrimination.
«Si t’es pas contente, casse-toi, la Gauloise…» C’est à l’appui de ces propos qui lui auraient été rapportés par une habitante de Meaux que Jean-François Copé dénonce, dans un ouvrage à paraître prochainement, le développement d’un «racisme anti-Blanc».
Il est difficile de savoir si une telle forme de racisme connaît effectivement une progression. Tout d’abord parce qu’il n’existe aucun chiffre le mesurant. Si, chaque année, la Commission consultative des droits de l’homme publie par exemple un baromètre du racisme et de la xénophobie en France, aucune organisation similaire ne mesure de manière spécifique les actes de racisme visant les populations blanches. Peu nombreuses, les études de sociologues ou les rapports d’associations antiracistes permettent toutefois de dresser un état des lieux.
Pour Tarik Yildiz, sociologue, auteur du Racisme anti-Blanc, une telle forme de racisme existe réellement, principalement dans les quartiers difficiles. «Il s’agit majoritairement d’agressions verbales, dans les quartiers défavorisés. Quasiment tous les jours, dans les collèges tendus de la région parisienne, une insulte anti-Blanc est prononcée. Je dirais qu’il s’agit d’un racisme minoritaire mais non marginal.»
Toutefois, précise-t-il «il est extrêmement rare qu’un Blanc se fasse refouler de boîte de nuit ou contrôler dans la rue parce qu’il est blanc». Cette absence de discrimination concrète pousse la Licra à refuser de considérer l’existence d’un racisme anti-Blanc. «Jamais on ne nous a signalé des cas où des Français blancs ne pouvaient obtenir un logement, un travail, en raison de leur nationalité ou de leur couleur de peau. Pour nous, le racisme, les discriminations, c’est ça», explique son président Alain Jakubowicz, à l’AFP. Son organisation a bien reçu des témoignages, «mais on n’a pas trouvé de faits assez avérés pour aller en justice», précise-t-il, assurant que «si c’était le cas, nous n’hésiterions pas à nous porter partie civile».
Le sociologue et professeur à Paris-VIII Michel Kokoref reconnaît lui aussi l’existence «minoritaire» d’un racisme anti-Blanc, mais estime «que se focaliser sur lui n’est pas regarder au bon endroit». «Sans nier l’existence d’un tel racisme, il faut rappeler qu’il est extrêmement minoritaire par rapport à l’islamophobie qui progresse encore en France», rappelle le spécialiste.
Le Figaro