A Brou dans l’Eure-et-Loir, des habitants se sont plaints de la présence d’une croix chrétienne à l’entrée du cimetière communal. Laïcité oblige, le maire l’a faite enlever. Mais les habitants du village ne sont pas tous d’accord : « Que cette croix soit remise en place ! », s’emporte Gérard.
L’histoire se passe à Brou, une petite commune du Perche, dans l’Eure-et-Loir, où vivent 4 000 âmes. Au début de l’été, une conseillère municipale interpelle le maire : des habitants seraient venus se plaindre auprès d’elle de la présence d’une croix, symbole chrétien, sur le portail du cimetière communal. Le maire consulte ses services juridiques et effectivement, depuis la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, aucun signe religieux ne doit être apposé sur un bâtiment ou terrain public. Le maire n’a donc pas d’autre choix que de faire retirer la croix. Depuis, une pétition « pour le respect des signes de la foi chrétienne et la tolérance » circule dans la ville.
La croix de la discorde fait une quinzaine de centimètres. Elle était perchée depuis 1979 au portail du cimetière, sous le porche d’entrée jusqu’à ce que la mairie la décroche. Marie, conseillère municipale, s’explique : « On a retiré une petite croix sur un portail, pour que tout le monde repose en paix, pour que le cimetière soit à tous. Pourquoi faire des carrés musulmans, des carrés juifs… ? Dans la mort, nous sommes tous égaux, c’est ça la tolérance ».
Mais certains habitants ne comprennent pas, à l’image de Jennifer : « C’est un peu dommage, depuis le temps qu’elle était là, cette croix n’avait jamais gêné personne ; ça faisait partie de chez nous ». Hervé, un commerçant, va plus loin : « On est en France, on est dans un pays laïque. Dans les cimetières, il y a toujours eu des croix et il n’y a pas de raison qu’on les en enlève, ça fait partie de notre patrimoine ». Gérard, lui, lance un appel au maire : « Qu’on laisse les symboles de chaque religion et que cette croix soit remise en place ! ».
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