Les deux Polonais interpellés le 24 septembre devant le garage Mercedes de Viriat avaient fait le plein avant de repartir au pays. Leur Volkswagen Golf était chargée d’une dizaine de pots catalytiques dérobés sur des véhicules un peu partout en France.
Outre le garage de Viriat, les malfaiteurs avaient « visité » d’autres entreprises : la Savoisienne de véhicules industriels à Tournon, Kiloutou à Albertville, ACS location et ADA location à la Ciotat et Gilly-sur-Isère. Un véritable périple programmé à l’avance sur leur GPS, ciblant précisément des entreprises où se trouvent des véhicules Mercedes.
« C’est déjà la quatrième fois qu’on nous vole des pots catalytiques. On a mis sept caméras et ils sont passés au travers », témoignait hier le représentant du garage de Viriat. Non sans ajouter avec humour : « En tout cas, ils sont doués pour arriver à les démonter aussi vite. S’ils cherchaient du travail, on les embaucherait ! »
Des pros de la mécanique, des repérages de garages en amont, des voitures de location pour venir en France, des raids éclair un peu partout, de quoi faire penser à une organisation structurée.
L’affaire est d’ailleurs entre les mains de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI).
Les pots catalytiques, qui peuvent valoir 1 000 à 2 000 euros, se revendraient facilement en Pologne.
Mais Krystian Kania et Adam Obrzut, respectivement, 20 et 27 ans, qui étaient jugés hier pour la série de vols, ont juste expliqué : « On nous a donné un tuyau en nous disant que c’était facile de voler ça en France. On n’a pas été mandaté par quelqu’un. »
Difficile à croire pour le procureur qui déplorait que « notre région soit considérée comme un self-service et soit devenue une plate-forme de ce trafic. » Il souhaitait délivrer « un message direct à ceux qui seraient tentés de venir. » Et de requérir dix-huit mois de prison, dont un an ferme, avec maintien en détention et confiscation de leur voiture.
Le Progrès