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La montée des nationalismes provoquée par la crise ressemble-t-elle à ce qui s’est passé après la grande dépression ? Point de vue de l’historien britannique Anthony Beevor.

Si une nouvelle crise se préparait avec la troïka (FMI, BCE, zone euro) […] le gouvernement Samaras n’y résisterait sans doute pas. Ce serait alors un vrai saut dans l’inconnu pour Athènes. Et pour le reste de l’Europe.
L’historien, qui dans un livre monument sur la Seconde Guerre mondiale décrit avec précision la montée des nationalismes dans l’Europe des années 30, refuse l’amalgame, même s’il perçoit certains traits communs entre les deux époques. Et il concluait qu’heureusement la différence majeure entre les deux situations, c’est qu’il n’existe pas aujourd’hui d’idéologie, comme le nazisme ou le communisme, susceptibles de mobiliser les masses et d’anesthésier les esprits, comme ce fut le cas à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Pourtant, ajoute Beevor, la montée d’un certain extrémisme, notamment en Grèce, commence à devenir inquiétante pour la cohésion de la zone euro et même de l’Europe. En effet, si les incidents qui se produisent là-bas sont moins médiatisés qu’au moment des élections du printemps, les manifestations de voyous racistes, issus du mouvement d’extrême droite Aube dorée, se multiplient dans des proportions alarmantes.
Depuis le moi de mai, des dizaines de témoins rapportent des histoires de ratonnades, particulièrement à Athènes, contre des immigrés pakistanais ou somaliens, ou des réfugiés irakiens ou syriens. Étrangement, ces faits sont rarement suivis d’actions judiciaires. Alors que leurs auteurs sont souvent connus pour leurs idées néo-nazies. Pour une bonne raison : les victimes n’osent pas porter plainte, car tout le monde le sait, en Grèce, la police est gangrenée par l’extrême droite. […] Le Point

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