Les Italiens n’apprécient guère la statue qui se dresse devant le Centre Pompidou, à Paris, représentant le fameux “coup de boule” de Zidane à l’Italien Materazzi en finale de la Coupe du monde 2006. Une œuvre irrespectueuse et vide de sens, selon l’éditorialiste Gabriele Romagnoli.
Comme nous tous, les Français font parfois tout pour être à la hauteur de leur plus mauvaise réputation. Je ne cherche pas à justifier, mais à expliquer la présence, sur le parvis du centre Pompidou, d’une statue géante représentant Zinédine Zidane donnant un coup de tête à Marco Materazzi. Coup de tête, c’est justement le nom de l’œuvre.
Il s’agit en vérité d’un coup de boule collectif. Face à toutes ces petites choses absurdes, ce qui frappe le plus est la chaîne de complices impliqués.
Autrement dit : combien de têtes ont trouvé raisonnable de faire ce qui ne l’est pas. Et la réponse, plus désolante que surprenante, est : beaucoup.
Tout commence par ce sculpteur algérien [Adel Abdessemed] qui cherche à reproduire le geste peu glorieux du footballeur. Il aurait pu garder la statue dans son jardin.
Mais arrive celui qui, investi d’une quelconque responsabilité administrative, lui passe commande pour une exposition publique. J’imagine un comité d’experts qui en évalue l’intérêt et qui, à la majorité (une voix par tête de pipe), l’approuve. Et voilà qu’ils exposent l’œuvre non pas en banlieue, mais bien là, juste devant ce temple du modernisme dessiné, tiens donc, par l’architecte italien Renzo Piano. (…)
Courrier International