Dans un ouvrage consacré à la “droite décomplexée”, Jean-François Copé insiste sur le “racisme anti-blanc”, qui pourrait être l’un de ses combats s’il était élu à la tête de l’UMP. Simple opportunisme ou réelle volonté politique ? Notre contributeur Lucien Pambou, membre du parti, en appelle à la fin des petites phrases et à la naissance de vrais projets.
L’UMP va choisir son président au mois de novembre. Jean-François Copé espère l’être. Il a écrit un ouvrage sur la droite décomplexée et au cœur de cet ouvrage il parle du “racisme anti-blanc”. Il inscrit ainsi sa campagne dans ce qu’il appelle une stratégie d’une droite décomplexée qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense réellement.
Le problème c’est qu’on aurait aimé que Jean François Copé adoptât cette attitude dès 2007 et pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ou pendant la gouvernance du président Chirac.
Je ne tire pas sur le leader de mon parti comme certains pourront le soutenir, mais ce qui m’intéresse, c’est la cohérence entre les idées et le contexte dans lequel ces idées s’inscrivent.
Le racisme anti-blanc, une réalité dans certains quartiers
L’idée d’un racisme anti-blanc est une réalité en France dans les quartiers et territoires défavorisés où certains de mes compatriotes appelés caucasiens ou qui ont un phénotype blanc sont obligés de filer doux et d’avoir un profil bas, aux motifs qu’ils sont “céfrancs” selon la vulgate populaire.
Certains de mes compatriotes blancs appartenant aux classes populaires et habitant les quartiers défavorisés ont l’impression de ne plus vivre en France, surtout dans les quartiers où la représentation des populations immigrées est importante.
On parle de Bamako quand on observe les mouvements de populations à Montreuil, car la population malienne y est fortement représentée. Les populations françaises dites blanches ont l’impression d’être dépossédées de leurs traits culturels, géographiques et sociologiques.
La faute incombe aux politiques de droite comme de gauche qui, au nom de la démagogie qui les caractérise, ont feint de ne pas voir de problème, jusqu’à ce que Marine Le Pen et, avant elle, son père, mettent en évidence l’urgence de régler la question de l’immigration.
Marine Le Pen avait été la première à parler d’un racisme anti-blanc. Au nom du politiquement correct, la gauche et la droite ont liquidé le problème d’un revers de la main en disant que Marine Le Pen était raciste, ce qui permettait de clore le débat comme c’est toujours le cas en France : dès qu’il y a un problème, telle une autruche, on enfouit la tête dans le sable et entre nous, on met la poussière sous le tapis. (…)
Le nouvel Observateur