Fdesouche

Pour Benoît Rayski, historien, écrivain et journaliste, la formule «racisme anti-blanc» est «un peu courte».

Tout ce qui est supposé représenter la France telle qu’elle est administrée et essaye de fonctionner. Et le racisme dans tout cela ? Et bien il n’y en a pas. C’est bien alors ? Non, c’est pire.
Les formules ont un avantage. Elles font de l’effet, sont reprises et toujours amplifiées. Elles ont un inconvénient. Forcément courtes et simplificatrices, elles ne rendent jamais compte de la complexité des choses et font courir quelques risques à leurs auteurs. […] Reste que sa formule est un peu courte. «Racisme anti-blanc» ? On devrait dire plutôt «xénophobie anti-française», émanant, hélas, de personnes habitant sur le territoire français et pour nombre d’entre elles de citoyenneté française. Le mot «racisme» ayant été mis à toutes les sauces les plus pitoyables (racisme anti jeune, racisme anti vieux, racisme anti flic) la formule demeure donc vouée aux nimbes de l’abstraction. Ce à quoi nous assistons en réalité, c’est à une terrifiante, certes marginale, montée d’une haine qui se décline dans un bréviaire récité dans certaines banlieues de l’hexagone. […] L’étranger haïssable est désigné par un nom : «gaulois», «céfran», «babtou». L’étranger détesté porte un uniforme ou une tenue : policiers, pompiers, postiers, infirmières. L’étranger qui doit être soumis ou bouté hors de la cité occupe une fonction : enseignant, fonctionnaire, chauffeur de bus, ambulancier. […] Car tout le monde sans exception peut devenir un «céfran», un «gaulois», un «babtou». Croyez-vous que les chauffeurs de bus qui se font caillasser et tabasser dans la région parisienne soit tous, comme on dit, des «Français de souche» ? Regardez les noms de leur porte-parole syndicaux, ils sont tout bonnement devenus des « céfrans ». […] Atlantico

Fdesouche sur les réseaux sociaux