Faire les vendanges quand on boit comme un trou et qu’on a le vin mauvais, ce n’est pas de bon augure. Vognono Souleimana, un habitant de la région rouennaise âgé de 20 ans, a été condamné hier en comparution immédiate après s’être illustré dimanche dans un bien mauvais numéro.
Il a reconnu avoir ingurgité au cours de la soirée du cannabis, du vin, de la bière et… une demi-bouteille de rhum. Vers 22 h 30, alors que tous les vendangeurs avaient regagné les dortoirs, le prévenu se serait montré de plus en plus agité, tapant dans les murs, claquant les portes des placards et surtout vociférant des ribambelles d’insultes sexuelles dans le dortoir des femmes, au point qu’elles ont commencé à sérieusement s’inquiéter.
Le chef d’équipe a eu beau intervenir, aidé par d’autres, Vognono Souleimana, après s’être momentanément calmé, aurait repris son cirque de plus belle, donnant un coup de dents par-ci, un coup de poing par-là. Tant et si bien que les gendarmes ont été appelés.
À leur arrivée, le jeune homme a été ligoté. Manifestement en parfait état d’ébriété, il déverse un flot d’injures, de menaces et de provocations. « Nous ne pouvions pas le laisser sur place, les femmes n’étaient vraiment pas rassurées », expliquent les gendarmes.
Ils décident de le placer, non pas en garde à vue, mais en cellule de dégrisement.
L’embarquement dans le Trafic de la gendarmerie ne contribue pas à l’apaiser :
« Il a commencé à s’en prendre à ma collègue, en proférant des insanités que je ne peux même pas répéter et quand elle a démarré, il s’est brusquement jeté sur moi et m’a mordu à deux reprises : au cou et à l’épaule »
, précise le gendarme Christian Blin. « Il a essayé d’arracher l’oreille du gendarme avec les dents », a confié l’un des témoins de la scène, décrivant une victime « au visage ensanglanté ».
À son arrivée au centre hospitalier, le prévenu présentait 1,16 mg d’alcool par litre d’air expiré soit, 2,30 g d’alcool par litre de sang.
Ce problème d’alcool est déjà ancien et la violence qu’il génère a déjà valu plusieurs condamnations à ce jeune homme arrivé de Madagascar en 2005 et doté de la nationalité française depuis 2007.
Hier, jugé en comparution immédiate, il s’est montré incapable d’apporter la moindre explication à son comportement, sinon qu’il avait cherché à se « défoncer la tête ».
« Je n’aime pas les policiers parce que j’habite dans une banlieue »
, avait-il commenté en garde à vue.
L’Est-Eclair