En dénonçant l’existence d’un “racisme anti-blanc” dans certains quartiers difficiles Jean-François Copé a créé la polémique. Ce débat est-il propre à la France ou existe-t-il aussi chez nos voisins européens ?
Atlantico : Dans un livre publié le 28 septembre, “Manifeste pour une droite décomplexée”, Jean- François Copé souhaite “briser un tabou” en dénonçant l’existence d’un “racisme anti-blanc” dans certains quartiers difficiles. Ce débat est-il une spécificité française ou existe-t-il des débats du même type dans d’autres pays européens ?
Stéphane François : Il y a des discussions de ce type dans d’autres pays, qui sont liées aux débats sur la substitution ethnique (le “grand remplacement” cher à Renaud Camus ou Jean Raspail). On trouve généralement ces débats dans les pays à forte immigration arabo-musulmane, comme la Belgique ou les Pays-Bas. On trouve aussi des débats de ce type en Grande-Bretagne depuis les années 1970. Voire même dans la Russie post-soviétique : il s’agit pour ce pays d’un débat mis en avant par l’extrême droite russe pour condamner les migrations de populations caucasiennes et justifier les ratonnades anti-caucasiennes. Le thème du “racisme anti-blanc” est en fait un thème porteur pour les différentes formations identitaires européennes, certains agissant par la violence, tandis que d’autres, refusant les violences physiques, développent un discours agressif.
Michel Wieviorka : L’idée qu’une minorité puisse être raciste par rapport aux blancs est une idée qui circule aux Etats-Unis et en Europe, mais le débat français est particulier. C’est un thème d’extrême droite repris à l’occasion d’une opposition politique entre les deux candidats à la présidence de l’UMP. (…)
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