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Le président élu du Mexique, Enrique Peña Nieto, a effectué une tournée latino-américaine, du 17 au 24 septembre, avec un agenda à la fois diplomatique, sécuritaire et économique. A São Paulo et à Brasilia, il a exprimé sa volonté de relancer les relations avec le géant sud-américain, remplaçant le « climat de concurrence » par la « complémentarité ».

« Nous voulons connaître la réforme qui a permis à [l’entreprise brésilienne] Petrobras de devenir un des grands pétroliers du monde et l’adapter dans une certaine mesure à la réalité de Pemex », son homologue mexicaine, a déclaré M. Peña Nieto. Le futur président du Mexique a exprimé son intérêt pour le programme social « Bourse famille ». « L’idée est de profiter de l’expérience de succès du Brésil en matière de développement social, qui a permis à ce pays de sortir de la pauvreté près de 30 millions de personnes en une décennie », a-t-il affirmé.

Le Mexique et le Brésil sont en concurrence pour attirer les investissements étrangers. Leur commerce est parfois concurrentiel, par exemple pour ce qui est de l’automobile.

Toutefois, cela ne justifie pas la rivalité entre les deux pays, qui disposent des meilleurs outils diplomatiques d’Amérique latine et d’une solide tradition sur le plan international.

Certes, pendant les douze ans de présidence du Parti d’action nationale (PAN, droite), la diplomatie mexicaine a été trop tournée vers Washington, allié dans la lutte contre le narcotrafic, tandis que la diplomatie brésilienne manifestait une autonomie croissante à l’égard des Etats-Unis.

Brasilia a sa part de responsabilité dans la rivalité avec Mexico. Des diplomates brésiliens d’Itamaraty, plus férus d’idéologie que de géographie, de démographie, d’économie ou d’histoire, ont essayé d’écarter le Mexique du processus d’intégration régionale en privilégiant le périmètre sud-américain. Cette volonté est patente avec la création de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), projetant sur la région l’organigramme du ministère brésilien des relations extérieures.

La division entre l’Amérique du Sud, d’une part, le Mexique, l’Amérique centrale et les Caraïbes, d’autre part, est illusoire, et ne correspond pas à une logique géopolitique. Elle ne fait que renforcer les tendances centrifuges, au lieu de contribuer à l’intégration entre les Etats latino-américains.

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