Les programmes de conservation tiennent compte de la diversité des écosystèmes et des espèces. Mais ils oublient la diversité génétique. C’est une erreur ! Ce fait important vient d’être souligné par un consortium international de laboratoires, dans le cadre du projet IntraBioDiv, qui a passé en revue la flore alpine vivant à plus de 1.500 m d’altitude. Quelques explications s’imposent.
Depuis la conférence de Rio en 1992, il est admis que la biodiversité comprend trois niveaux emboîtés : la diversité des écosystèmes, la diversité des espèces composant l’écosystème et la diversité génétique à l’intérieur de chaque espèce. Cette diversité génétique, lorsqu’elle est grande, est un atout pour une espèce car elle lui permet de s’adapter plus facilement, par le biais de l’évolution, aux modifications de son environnement, parmi lesquelles celles induites par le changement climatique.
Lors de la conception de parcs ou de réserves naturelles, seuls les niveaux « écosystème » et « espèce » sont pris en compte. La diversité génétique est ignorée car elle est difficile à évaluer et était supposée varier comme la richesse en espèces.
Autrement dit, l’idée dominante était que plus il y avait d’espèces dans un milieu, plus leur diversité génétique était grande. (…)