Le Front national ne gère plus aucune municipalité depuis que Jacques Bompard, le maire d’Orange, seul rescapé du frontisme municipal des années 90, a claqué la porte du FN en 2005. Mais sa présidente Marine Le Pen n’a de cesse de le répéter depuis la rentrée : les municipales de 2014 constituent son prochain objectif stratégique.
Sur le papier, les prétentions du FN ne sont pas aberrantes. “Le Front a des potentialités importantes, reste à savoir s’il pourra les moissonner”, constate Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP.
Cet institut a recensé, pour Le Monde, 77 communes de plus de 4 000 habitants dans lesquelles le FN a franchi la barre des 40 % au second tour des législatives en juin. Dans 17 d’entre elles, le parti de Marine Le Pen a même atteint ou dépassé les 50 %. […]
Reste que les scores élevés aux législatives ne font pas tout. Le FN est confronté à deux difficultés. Il lui faut d’abord trouver des têtes de liste crédibles. L’équation personnelle des candidats est particulièrement importante dans un scrutin municipal, surtout face à un maire sortant implanté. Or, ses meilleures têtes d’affiche – qu’il s’agisse de Gilbert Collard dans le Gard, de Marion Maréchal Le Pen dans le Vaucluse, de Florian Philippot en Moselle, de David Rachline dans le Var ou de Steeve Briois dans le Pas-de-Calais – ne pourront pas se démultiplier.
Le Monde