L’affaire a fait grand bruit à l’époque. En 2008, on retrouve au siège de l’association biterroise “Mieux vivre ensemble”, cinq kilos de résine de cannabis.
Tout commence par la dénonciation anonyme d’un trafic dans la cité Million. Les policiers interpellent une jeune femme lors d’une transaction. Cette consommatrice de cannabis reconnaît revendre pour payer ses 50 g par jour. Elle donne le nom de ses deux fournisseurs et les lieux de rendez-vous. Une laverie désaffectée, avenue Gambetta et un hangar, rue des Écluses.
“Un héritage de ma famille norvégienne”
Le renseignement est exact. 3,28 kg de cannabis sont cachés dans la cave d’une laverie désaffectée où réside l’association. 2,5 autres kilos sont trouvés dans un hangar utilisé comme garage pour des travaux mécaniques. Réparations de voitures qui alimentent un peu les caisses de l’association humanitaire visant à “l’intégration des populations dans la région du sud de la France”. Elle restaure également des appartements pour pouvoir héberger les nouveaux arrivants.
Les policiers interpellent un bénévole, en séjour irrégulier, et le vice-président de l’association. En apercevant les policiers, cet homme de 62 ans fait un demi-tour intempestif en voiture. Chez lui, on tombe sur 4 700 €. “Un héritage de ma famille norvégienne”.
L’homme voyage souvent en Norvège, au Maroc, en Italie et en Espagne. Avec un revenu de solidarité : “L’avion est à dix euros, moins cher que le bus”. Les deux hommes disent tout ignorer de la drogue. Elle appartiendrait selon eux au locataire du garage. Cet homme a été incarcéré au Maroc pour possession de 16 kg de cannabis. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt en Espagne.
Par la suite, la jeune femme réfute ses déclarations. Il n’y aura pas de confrontations et Me Benyoucef le déplore : “On aurait dû tous les mettre dans la même pièce. Je n’ai pas de nouvelles d’elle. Elle a traversé des épreuves difficiles, son père a été tué en Algérie par des islamistes.” Le parquet requiert un an de prison assorti en partie du sursis pour la jeune femme. Six mois pour le prévenu absent, cinq mois pour le clandestin dont la situation a été régularisée, et deux ans pour le vice-président.
Les avocats plaident la relaxe. “Dossier vide, mon client ne connaît même pas la jeune femme”, clame Me Le Coz. Pour Me Bialek : “Un dossier émaillé de renseignements anonymes sans éléments matériels.” Son client, le sexagénaire a été condamné à dix-huit mois de prison pour détention de stupéfiants. Le trentenaire relaxé pour les stupéfiants et condamné à deux mois avec sursis pour séjour irrégulier. La jeune femme a été condamnée à 1 an et le prévenu absent a été relaxé
Midi-Libre
(Merci à Ultim Atom/Doudoudidonc)