Vers 2 heures du matin, les policiers sont appelés dans le quartier pour des coups de feu. Un équipage de la Bac (brigade anticriminalité) et un autre de police secours se rendent sur place. Ils sont caillassés, de loin, par un groupe de gens qui leur paraît assez important. Les policiers se replient dans un premier temps. Sans savoir si des coups de feu ont vraiment été tirés ou s’il s’agissait d’un prétexte pour les attirer dans la cité.
Un peu plus d’une heure plus tard, vers 3 h 15, les pompiers de Carpentras sont appelés dans ce même quartier des Amandiers pour un incendie “du côté du collège Raspail”. L’appel est assez imprécis quand à la localisation exacte de ce feu. À leur arrivée, les deux premiers fourgons de pompiers s’engagent dans la cité, à la recherche du feu en question.
Des renforts sont arrivés d’Avignon
C’est alors qu’ils tombent à leur tour dans un véritable guet-apens, à hauteur du collège : des conteneurs à ordures et de grosses pierres barrent la route. Les pompiers s’arrêtent. Des pierres sont lancées dans leur direction. Sans dommages pour les pompiers, fort heureusement, ni pour leurs véhicules. Qui se retirent alors du quartier et font appel à la police, qui n’était pas loin. « Les policiers sont arrivés vite et en nombre » précise le capitaine Nicolas Aced, qui commandait l’opération côté pompiers.
Les policiers carpentrassiens qui entre-temps avaient reçu des renforts d’Avignon, se sont trouvés face à une vingtaine d’individus, aux visages dissimulés, et qui les ont caillassés eux aussi, sans dommages, là non plus. Les forces de l’ordre ont finalement réussi, progressivement, à disperser les individus qui les avaient pris pour cibles.
Les pompiers ont pu alors pénétrer dans la cité HLM, avec quatre véhicules et une douzaine d’hommes, pour éteindre le feu qui était bien réel.
Il avait été allumé dans une cabane de chantier préfabriquée, située à l’intérieur de l’enceinte du collège Raspail, à l’endroit où sont actuellement menés des travaux d’aménagement.
Le préfabriqué a été entièrement détruit par l’incendie. Et le feu s’est propagé à un engin de chantier, un chariot élévateur situé à proximité, qui a été gravement endommagé.
Hier matin, la cité des Amandiers portait encore les stigmates de cette nuit de violences urbaines, sous le regard désolé de ses habitants.
Le Dauphiné