Pudeur et prudence. C’est ce qui guide le travail de la police et de la justice. Trois jours après la découverte du martyr d’un nourrisson de 8 mois violé et battu à Ajaccio. Sa mère, Jeanne Calie, 20 ans a été mise en examen hier pour viol par acte de torture et de barbarie et pour des violences habituelles sur un mineur de moins de 15 ans ayant entraîné une ITT de plus de huit jours. Celui qui se présente comme son compagnon, Mehdi Chemlal, âgé d’une trentaine d’années et résidant dans le même immeuble, a également été mis en examen pour les mêmes motifs. Connu des services de police pour des affaires de stupéfiants et des violences, il a été placé sous écrou à la maison d’arrêt d’Ajaccio.
Dans la matinée, le père, un homme âgé d’une trentaine d’années qui n’avait pas la garde de ses trois enfants a porté plainte. « Il est revenu de Marseille pour porter plainte et va bientôt se constituer partie civile », a déclaré son avocat, Me Philippe Gatti. (…)
Dans cette tour, où elle résidait depuis plusieurs mois, Jeanne Calie avait rencontré un voisin, Mehdi Chemlal, qui habitait six étages plus hauts. Il affirme qu’il entretenait une relation avec la jeune mère et qu’il descendait la voir, parfois. Elle nie et reste vague à ce sujet. La nuit précédant les faits, il avait fait un saut dans l’appartement du premier. Une dispute a-t-elle éclaté ? Certains voisins étaient habitués à entendre des cris dans un lieu où vivent quatre enfants et où il y avait du passage. Toujours est-il que le véhicule de l’amie hébergeant Jeanne Calie est ce soir-là détruit dans un incendie. Selon son avocat, Me Sacha Porri-Thomas, Mehdi Chemlal est étranger à ces faits. « Il affirme qu’il n’a pas touché à un seul cheveu des enfants – notamment de ce bébé – et que ces choses ne sont pas dans sa manière d’être », appuie le conseil. Il confirme qu’il ne s’occupait pas des enfants, qui dormaient dans la même chambre. Pas même pour les changer. « Il ne comprend pas ce qu’il fait dans ce dossier et par ailleurs, les investigations débutent à peine et il est difficile de se faire une opinion tranchée sur quoi que ce soit », commente Me Sacha Thomas-Porri.
De son côté, Me Marie-Laure Battesti affirmait dans nos colonnes hier que « la mère était en état de choc et qu’elle n’était pas l’auteur du viol et des violences ». Néanmoins, des traces anciennes de maltraitance confirment que le martyr s’est inscrit dans le temps. Comment a-t-elle pu ne pas les voir ? Une source proche du dossier affirme qu’une personne s’était inquiétée d’un saignement de l’enfant quelques jours auparavant. La mère aurait expliqué qu’il était tombé. Etait-ce le cas ?
Corse matin
Merci à Lilib