En affirmant récemment que la question de la limitation des naissances dans sa ville devait “pouvoir être abordée”, le bourgmestre (maire) socialiste de Bruxelles, Freddy Thielemans, a soudain animé la campagne en vue des élections municipales dans la capitale belge. M. Thielemans, 68 ans et candidat au renouvellement d’un mandat qu’il exerce depuis 1994, participait, le 27 septembre, à un débat et s’est vu soumettre un questionnaire à choix multiple. Dans une réponse, il s’est dit “ouvert à un débat” étant donné l’explosion démographique que connaît la ville-région de Bruxelles.
Elle compte environ 1,1 million d’habitants et, au rythme actuel des naissances, ce chiffre devrait grimper à 1,6 million au milieu du siècle. En vingt ans, la population a crû de 20 % sur l’ensemble des 19 municipalités qui la composent, tandis qu’elle s’accroissait de 17 % à Bruxelles-Ville, que dirige M. Thielemans. Dans d’autres communes populaires, la hausse est plus spectaculaire encore : 30 % à Molenbeek, 27 % à Saint-Josse, 18 % à Anderlecht tandis que la croissance est limitée dans des communes aisées comme Uccle (+ 1,7 %), voire négative à Watermael-Boitsfort ( -3 %).
Le propos de M. Thielemans a été jugé “maoïste” par certains de ses adversaires. Et il a, en tout cas, été immédiatement perçu comme visant les populations d’origine étrangère, localisées dans certaines parties d’une ville où s’accroissent les phénomènes de dualisation et de paupérisation.
Bruxelles compte la population la plus jeune du pays (35 ans en moyenne) mais aussi les taux de chômage (20 %) et de pauvreté (26 %) les plus élevés.
Une étude des certificats de naissance confirme que les taux de croissance démographique les plus forts sont enregistrés dans les communes les moins riches, où près de 30 % des enfants sont issus de foyers dont les parents n’ont aucun revenu professionnel. (…)