La tuerie du bar des Marronniers à Marseille ? « La thèse du règlement de comptes sautait aux yeux. »
Six ans après la nuit sanglante du 4 avril 2006, la conviction du commandant Moustacakis, patron de la brigade criminelle à la direction de la PJ à Marseille, n’a pas changé. C’est comme si on lui demandait «s’il y a de l’eau dans la mer ».
Sa déposition, hier à la barre de la cour d’assises du Var, a eu le mérite de préciser aux jurés varois, pas toujours familiers du grand banditisme dans le département voisin, le cadre des faits qui sont reprochés à Ange-Toussaint Federici.
Chacun des trois assassinats et la tentative d’assassinat poursuivis le rendent passible de la réclusion à perpétuité.
Devant ce maximum, les circonstances aggravantes de crimes commis en bande organisée et en récidive apparaissent superfétatoires.
Simple berger ou chef de bande ?
Ange-Toussaint Federici, alias ATF dans le jargon des policiers, s’est présenté à la cour comme un exploitant agricole de 52 ans. Avant son arrestation, il s’efforçait de créer un élevage d’ânes dans son village natal de Venzolasca, une commune de montagne, au-dessus de la plaine orientale corse.
Pour les policiers, il serait mêlé au milieu corse, « à la tête de la bande de la Plaine, qui aurait remplacé celle de la Brise de mer, et qui fait dans les restaurants et les boîtes de nuit du pays d’Aix, et dans les machines à sous autour de l’étang de Berre ».
Accroché à son alibi
En détention provisoire depuis plus de cinq ans et demi, il a répété qu’il n’était pour rien dans l’assassinat de Farid Berrahma, de son lieutenant Radouane Baha, et d’Heddie Djendeli, exécutés par un commando de huit à dix hommes encagoulés. « J’ai fait appel parce que je n’ai rien à voir dans cette affaire. Je suis innocent. Je n’ai jamais fait de mal à personne. »
Ange-Toussaint Federici n’a fait aucune autre déclaration sur les faits, confirmant seulement qu’il se trouvait bien au bar des Marronniers dans les quartiers nord de Marseille au moment des faits, mais qu’il buvait une eau minérale au comptoir en attendant un ami avec lequel il avait rendez-vous.
Corse Matin